Depuis sa création en 2008 par l’Institut français, la Fabrique Cinéma – le 1er atelier de projets du monde – est soutenue par l’OIF. Cette année encore, 10 binômes réalisateurs.trices / producteurs.trices sont accompagnés lors du Festival de Cannes (14-25 mai 2024), dans le cadre du plus grand marché du film, pour les aider à nouer des coproductions internationales.
« Le cinéma, un art qui est une industrie » comme le définissait l’écrivain-ministre André Malraux ; « Cinématographe, art militaire. Préparer un film comme une bataille. » d’après le cinéaste Robert Bresson. Un film demande en effet des centaines de prestataires et collaborateurs de toute sorte, des compétences multiples, un calendrier strict mais flexible, des négociations sans fin, beaucoup d’argent, une stratégie claire et des plans B, des alliés sûrs et des contrats sans faille. Toutes choses plus difficiles à réunir dans les pays du Sud, où les écosystèmes sont moins structurés (formations, ressources, cadres légaux, fonds…).
La Fabrique Cinéma est un laboratoire d’excellence réservé aux « premiers ou deuxièmes films » : elle réunit depuis 16 ans à Cannes les porteurs et porteuses de 10 projets issus des pays émergents des 5 continents. Ils seront mis en relation avec les meilleurs partenaires possibles pour faire aboutir leurs films : mentors artistiques (grands réalisateurs, monteurs, compositeurs de musiques…), coproducteurs, financiers, diffuseurs. Un accompagnement à distance leur est apporté dans les mois qui précèdent pour qu’ils arrivent dans l’arène du marché du film rompus à la négociation de contrats ou à l’art du « pitch d’ascenseur » (expliquer de façon convaincante un film d’une heure et demie en moins d’une minute).
Grâce au partenariat avec l’Institut français, l’OIF garantit la présence d’au moins 3 de ses Etats membres parmi les 10 duos de lauréats. Ainsi cette année, seront présents des projets de la Côte d’ivoire et de la Macédoine du Nord (Etats membres), de la République dominicaine, de Thaïlande et de l’Ukraine (Etats observateurs).
La Fabrique est un dispositif qui fonctionne dans la durée, avec déjà de belles carrières lancées. Ainsi la Tunisienne Kaouther Ben Hania, César du meilleur documentaire 2024 avec « Les filles d’Olfa » (La Fabrique 2015) ; l’Ivoirien Philippe Lacote, qui a réalisé la première coproduction ivoiro-franco-québécoise, « La nuit des rois », primé à Toronto (La Fabrique 2018). Ou enfin la jeune Rwandaise Marie-Clémentine Dusabejambo, dont le premier long-métrage « Benimana les enfants de dieu » entre en tournage en fin d’année, avec une coproductrice gabonaise et un coproducteur marseillais (La Fabrique 2022).