A l’occasion de sa réunion de rentrée, le 30 octobre 2025, le Groupe des Ambassadeurs francophones d’Addis Abeba a dialogué avec M. Parfait Onanga-Anyanga, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et Chef du Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine (UA).
Avec l’objectif d’informer les Ambassadeurs francophones des temps forts du segment de haut niveau de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) et des perspectives pour la coopération entre l’ONU et l’UA, cette rencontre, présidée par Mme Nezha Alaoui M’hammdi, Ambassadeur du Royaume du Maroc auprès de l’Ethiopie, a constitué un moment privilégié de partage d’informations et de réflexions sur cette coopération ainsi que sur l’action multilatérale, dans le contexte actuel d’un ordre mondial qui connaît des changements fondamentaux.
Le Représentant spécial a tout d’abord évoqué l’importance que les Nations Unies attachent au partenariat avec l’OIF, à la lumière de sa propre expérience, sur le terrain. Il a salué le rôle significatif de l’OIF dans la promotion de nos valeurs communes comme une contribution inestimable au renforcement du multilatéralisme.
Le Représentant spécial s’est ensuite référé au Cadre commun ONU – UA pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité, et aux principes auxquels il est adossé : respect mutuel, solidarité et avantage comparatif. Il a présenté sa vision de l’état de la coopération entre l’ONU et l’UA, en portant un regard positif, à la lumière de plusieurs avancées observées notamment lors du segment de haut niveau de l’AGNU en septembre 2025 à New York. Il s’est référé en ce sens aux 51 délégations africaines ayant pris part au débat général de la 80e session de l’AGNU et aux sujets prioritaires qu’elles ont portés, à l’instar de la place de l’Afrique au Conseil de sécurité, de l’aggravation de la menace terroriste en Afrique, de la réforme de l’architecture de financement international et des enjeux de l’adaptation climatique. Le Représentant spécial a également fait mention de l’approfondissement des rencontres bilatérales ONU-UA, sous divers formats, et des réunions trilatérales ONU-UA-UE, évoquant des concertations particulièrement riches sur les situations régionales mais aussi sur l’appui au multilatéralisme.
Dans le débat qui a suivi, les Ambassadeurs ont salué la profondeur et la sincérité des propos du Représentant spécial et ont mis l’accent sur la réelle valeur ajoutée du partenariat entre l’ONU et l’UA, de même que sur quelques problématiques clés : la réforme du Conseil de sécurité et la place de l’Afrique au sein de cet organe, la mise en œuvre effective de la résolution 2719 du Conseil de sécurité de l’ONU de décembre 2023 sur le financement des opérations de soutien à la paix de l’UA, ou encore les enjeux de la justice climatique et le multilinguisme.
Cette rencontre du Groupe francophone a par ailleurs été marquée par l’intervention de M. Charles Karamba, Ambassadeur du Rwanda auprès de l’Ethiopie et Représentant permanent auprès de l’UA, sur les préparatifs et objectifs de la 46e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie, qui se tiendra à Kigali, les 19 et 20 novembre 2025, sur le thème : 30 ans après Beijing, le rôle des femmes dans l’espace francophone.
Enfin, la réunion de rentrée du Groupe francophone d’Addis Abeba a lancé discussion sur la mise en place de coordinations thématiques au sein du Groupe, afin de permettre des contributions francophones à la fois plus pointues et plus opérationnelles sur les sujets prioritaires de l’action diplomatique à Addis. Mme Néfertiti Mushiya Tshibanda, Représentante de l’OIF auprès de l’UA et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a appelé le Groupe à se mobiliser pour une action véritablement coordonnée et visible, pour porter dans les enceintes internationales les priorités et les valeurs, en particulier la diversité linguistique et culturelle, qui rassemblent les pays francophones. Ces propositions ont reçu un large soutien des membres du Groupe des Ambassadeurs francophones.