La Représentation de l’OIF auprès de l’Union africaine, le bureau de liaison de l’UNESCO auprès de l’Union africaine et l’Ambassade du Royaume du Maroc en Ethiopie, ont organisé une table ronde sur le thème : « Les industries culturelles et créatives, et la restitution des biens culturels en Afrique », le 27 octobre 2023, à Addis-Abeba.  

Cette table ronde a réuni près de 100 participants, parmi lesquels de nombreux Ambassadeurs francophones, des experts dans le domaine de l’art et de la culture, des membres de la Commission de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, des universitaires, des organisations internationales, des représentants des Communautés économiques régionales et des membres de la société civile. Elle avait pour objectifs de mieux comprendre la problématique de la restitution des biens culturels, de procéder à un état des lieux des différentes stratégies continentales et de proposer des approches novatrices pour accentuer les efforts diplomatiques déployés par les pays africains pour accélérer le retour des biens culturels. Cette rencontre fut également l’occasion pour les participants de réfléchir à la représentativité de l’Afrique dans les industries culturelles à l’échelle mondiale et des perspectives susceptibles de la renforcer. 

M. Alula Pankhurst, Professeur associé d’anthropologie à l’Université d’Addis-Abeba, a notamment présenté quelques exemples de restitution et de rapatriement de biens culturels vers le continent africain ;  Mme Desta Meghoo, Promotrice culturelle de « Diaspora African Forum », a quant à elle évoqué les politiques publiques nécessaire pour les industries créatives et la restitution des biens culturels  ; M. Hervé D. Djokpe, Ambassadeur du Benin auprès de l’Union africaine, a pour sa part présenté le cas du retour des œuvres d’art dans son pays ; M. Miguel Bembe, Ambassadeur de l’Angola en Ethiopie a, lui, fait le lien entre la culture et la paix et a présenté la Biennale du Luanda, qui aura lieu au courant du mois de novembre en Angola ; et enfin M. Stefaan Thijs, Ambassadeur du Royaume de Belgique, a présenté la loi, adoptée le 22 juin 2022 par le parlement belge, « reconnaissant le caractère aliénable des biens liés au passé colonial de l’Etat belge et déterminant un cadre juridique pour leur restitution et leur retour ».   

La Représentante de l’OIF auprès de l’Union africaine a rappelé dans son discours de clôture que, depuis sa création, l’OIF marquait son attachement à la préservation et la valorisation du patrimoine culturel et historique de ces états membres et continue de faire de cet axe de coopération une priorité, conformément à la volonté des Chefs d’Etat de gouvernement.  Dans ce domaine, l’OIF poursuit plusieurs objectifs : favoriser l’émergence d’un véritable marché de produits culturels par la professionnalisation des filières dans les pays d’Afrique francophone, soutenir la mise en place de politiques favorables à la diversité des expressions et, enfin, promouvoir le dialogue des cultures. 

Les intervenants et participants ont tenu à relever le fait que le patrimoine culturel reflète l’identité d’une société, constitue un outil de rassemblement entre les peuples et de valorisation des cultures et des identités, mais également un pilier fondamental pour la construction de l’avenir commun des africains, car il préserve l'histoire, les valeurs et les cultures pour les générations futures.

Plusieurs recommandations ont été formulées à l'issue de la table ronde, notamment :  intensifier le dialogue avec les pays détenteurs afin d’accélérer le retour des biens culturels ; accélérer la mise en œuvre du plan d’action révisé de l’UA sur les industries culturelles et créatives ; favoriser la coopération entre les  musées, les chercheurs et les communautés locales avec pour objectif le renforcement des capacités du personnels et institutions de conservation ; mettre en œuvre des politiques publiques efficaces au service des industries culturelles et créatives pour améliorer leur attractivité, accroitre les investissements et créer des emplois ; faire bon usage de la technologie et des moyens numériques. 

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