L'Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix a organisé, le 22 mai 2019 à Abidjan, un séminaire sur l'appropriation francophone de la déclaration d'engagements communs sur les opérations de maintien de la paix des Nation unies.

<emb69570|left> <br> Présentée par le Secrétaire général de l’ONU en août 2018 dans le cadre de son initiative « Action pour le maintien de la paix », cette Déclaration est une liste d’engagements souscrits par les Etats, le secrétariat de l’ONU et d’autres organisations internationales telles que l’OIF, afin de renforcer le maintien de la paix onusien.

La rencontre d’Abidjan a réuni une quarantaine de personnalités et d’experts du maintien de la paix en Afrique (diplomates, conseillers militaires, chercheurs, membres des organisations internationales, régionales et de la société civile), dont le Ministre de la Défense de la Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko, les ambassadeurs de France, Gilles Huberson, et du Canada, Julie Shouldice, ainsi que les chefs des opérations de maintien de la paix (OMP) au Mali (MINUSMA), Mahamat Saleh Annadif, et en République démocratique du Congo (MONUSCO), Leila Zerrougui.

Lors de l’ouverture du séminaire, le Ministre Bakayoko a notamment salué l’engagement passé de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et s’est réjoui de la contribution, à son tour, de son pays au maintien de la paix à travers le déploiement, au mois d’août à Tombouctou au sein de la MINUSMA, du premier bataillon ivoirien constitué de 650 soldats.

<emb69571|right> Les discussions se sont ensuite déroulées sous forme de tables rondes qui ont abordé différents sujets en lien avec le processus de génération de forces, la formation et les partenariats triangulaires avec les organisations régionales. Modéré par l’OIF, le panel portant sur la formation a insisté sur l’importance de mener des actions adaptées à l’évolution des contextes d’intervention et des mandats des OMP. Dans ce cadre, les recommandations formulées sont, entre autres : l’exigence d’avoir une approche durable de la formation en soutenant des structures endogènes de renforcement des capacités ; l’intérêt de cibler, au-delà des troupes, les décideurs chargés de planifier les déploiements nationaux au profit des OMP ; la nécessité d’harmoniser les multiples offres de formation disponibles ; l’importance de capitaliser sur les retours d’expériences suite à la participation à une OMP ; la nécessité de mener des actions au niveau régional, au bénéfice notamment d’une plus grande interopérabilité entre les divers éléments composant une mission ; l’opportunité, enfin, de développer à l’échelle du continent un référentiel africain de formation complémentaire de celui des Nations unies.

Le lendemain du séminaire et dans la perspective d’illustrer les enjeux de la participation des pays francophones aux OMP, les participants ont visité le site d’entraînement du bataillon ivoirien amené à être déployé prochainement au sein de la MINUSMA (AK Camp, au nord d’Abidjan).


Lancé en 2017, l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix est une initiative conjointe du ministère des Armées français, des ministères des Affaires étrangères belge et canadien, ainsi que de l’OIF. Bénéficiant également de l’appui d’autres partenaires (Egypte, Maroc, Cambodge, etc.), l’Observatoire vise à permettre aux États francophones de s’approprier davantage les sujets du maintien de la paix, de façon à mieux les associer à la préparation et au pilotage stratégique des opérations de paix onusiennes. Dans cette perspective, les activités de l’Observatoire consistent en la production des travaux de recherche et l’organisation de séminaires de réflexion. Le compte-rendu détaillé et des capsules vidéo du séminaire d’Abidjan seront bientôt mis en ligne sur le [site Internet de l’Observatoire->https://www.observatoire-boutros-ghali.org/].
 

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