Le 19 septembre 2019, l’OIF a organisé une séance de réflexion sur les nouvelles orientations à donner à la Francophonie. Elle a réuni autour de la Secrétaire générale MM. Louis Michel, ancien Vice-Premier ministre de la Belgique, Tiéman H. Coulibaly, ancien Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali et Laurent Fabius, Président du Conseil constitutionnel français.

Louise Mushikiwabo a introduit la rencontre en rappelant les riches accomplissements de la Francophonie depuis la création de l’Agence de coopération culturelle et technique en 1970. La Secrétaire générale a dans le même temps souligné la nécessité, à la veille du cinquantenaire de l’OIF, de repenser son avenir : un espace de solidarité, de coopération, en phase avec la jeunesse et ancré dans son époque. M. Coulibaly a abondé dans ce sens : « aujourd’hui, dans un monde plein de défis, de nouveaux besoins d’ajustements se font jour ».

« Comment apprendre un français correct sans enseignants ? »

Laurent Fabius.

Selon les participants, l’éducation reste un « socle » de la Francophonie. « Comment apprendre un français correct sans enseignants ? », a justement interrogé M. Fabius. L’OIF doit donc penser à des mécanismes pour sécuriser la formation des enseignants de français dans l’ensemble de ses États et gouvernements. Et l’ancien ministre malien d’imaginer des initiatives de labélisation, pour marquer la qualité de l’éducation francophone.

 

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Parmi les autres pistes évoquées pour réformer la Francophonie, les relations à développer avec le secteur privé et le monde des affaires. « Sans cela, les priorités de développement en industrie culturelle, dans le numérique, dans l’entrepreneuriat, ne pourront être mises en place de manière réaliste », a souligné le président du Conseil constitutionnel français, indiquant à titre d’exemple les réussites du Rwanda dans ce domaine.

La question de la langue a aussi suscité des échanges de vues. M. Michel a déploré « le peu d’attachement des diplomates francophones eux-mêmes à leur langue. Il n’est pas question de guerre des langues, mais d’une exigence de respect et de valorisation de chaque langue » ; tandis que M. Coulibaly a décrit une « panne » dans les systèmes de promotion interne de la langue. Cette langue française qui doit redevenir « un atout accessible pour tous les jeunes, quel que soit leur milieu ou niveau de vie », a renchérit M. Fabius.

Enfin, les panélistes sont tombés d’accord sur la nécessité de rendre l’organisation plus efficace et pertinente, l’un des leitmotivs de la Secrétaire générale depuis sa prise de fonction. « La Francophonie devrait recentrer ses actions sur des missions en accord avec ses moyens et sa nature. » a assuré M. Michel. M. Fabius a quant à lui souligné le besoin de se recentrer sur l’impact auprès des populations. L’idée d’un suivi plus précis de l’application des décisions de chaque Sommet a également été mise en avant.

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