Le 26 février 2025, le Groupe des Ambassadeurs francophones de New York a mené un dialogue ouvert et constructif avec le Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, portant sur trois enjeux majeurs : le multilinguisme, la gouvernance numérique et les défis auxquels font face les opérations de paix onusiennes.
Les Ambassadeurs ont appelé à redonner un nouveau souffle au multilinguisme à l’ONU, en insistant sur l’application effective du Cadre stratégique des Nations Unies sur le multilinguisme. Ils ont partagé leurs inquiétudes concernant l’affaiblissement des exigences linguistiques dans le recrutement du personnel du Secrétariat et le fait que la langue française soit injustement affectée par les restrictions budgétaires liées à la crise de liquidité à l’ONU.
Par ailleurs, ils ont alerté sur l’élargissement du fossé numérique, qui pénalise les pays du Sud et les populations dont les langues sont peu représentées dans les systèmes d’intelligence artificielle. Ce dialogue a été l’occasion de mettre en lumière la nécessité d’adapter les mandats des opérations de maintien de la paix, à la hauteur des défis rencontrés dans les zones d’intervention francophones.
En réponse, M. Guterres a reconnu ces préoccupations et réaffirmé son engagement à préserver la diversité linguistique dans le système des Nations Unies malgré les contraintes budgétaires qui ralentissent sa mise en œuvre. Il a mis en avant deux priorités essentielles pour concrétiser le Cadre stratégique sur le multilinguisme : l’alignement des politiques de gestion des ressources humaines avec les recommandations du Cadre, et le renforcement du multilinguisme sur les plateformes de communication de l’ONU.
« Mon engagement est total en faveur du multilinguisme et du respect des langues de travail des Nations Unies, notamment le français » - António Guterres.
Le Secrétaire général a également détaillé des mesures visant à assurer que les pays en développement puissent bénéficier pleinement des opportunités offertes par le numérique, en développant leurs capacités et infrastructures tout en garantissant que leurs langues soient représentées dans l’écosystème numérique mondial. Il a annoncé que le Secrétariat développe des solutions numériques accessibles dans un maximum de langues locales et régionales, invitant à la vigilance afin que les technologies servent la diversité au lieur d’accentuer une hégémonie linguistique et culturelle.
Enfin, M. Guterres a exposé sa nouvelle approche pour répondre aux défis sécuritaires en Haïti afin de garantir la sécurité nécessaire au lancement d’un véritable processus politique inclusif dirigé par les Haïtiens. Il a lancé un appel à la communauté francophone à intensifier son soutien aux initiatives régionales de médiation en République démocratique du Congo.
Lors de son intervention, la Représentante de l’OIF a illustré l’ampleur et la dynamique de la coopération entre l’OIF et le Secrétariat de l’ONU, dont la vitalité s’est récemment affirmée dans les domaines du multilinguisme, des opérations de maintien de la paix, de la finance durable et de gouvernance numérique.