L’OIF a participé à la 10e Conférence des Parties à la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, qui s’est tenue du 18 au 20 juin 2025 au siège de l’UNESCO à Paris.

(Photo : © UNESCO / Cyril Bailleul)  

Cette session, qui correspondait également à la célébration des 20 ans de la Convention 2005, fut une occasion de mener des réflexions autour de la mise en œuvre de la Convention au cours de ces deux décennies, et de la projection de son avenir face aux défis émergents d’un monde en constante mutation.

Depuis sa création en 1970, l’OIF a inscrit la diversité culturelle au cœur de sa mission : elle a été un des précurseurs dans la lutte contre le déséquilibre dans les échanges culturels et s’est engagée très tôt avec ses Etats membres à défendre l’exception culturelle dans le cadre des négociations. « Par nos actions de plaidoyer et de mobilisation, la Francophonie a joué un rôle moteur dans l’élaboration et la ratification de cet instrument », a rappelé Diana Ramarohetra, directrice de langue française dans la diversité des cultures francophones, représentant la Secrétaire générale de la Francophonie à cette conférence. Dans son allocution, elle a également évoqué les actions menées dans les pays francophones et les résultats en termes de politiques culturelles et de production de contenus culturels francophones.

La diversité face aux nouveaux défis

Mais l’un des enjeux majeurs de cette Conférence des parties fut la réflexion et les débats autour de la mise en œuvre de la Convention 2005 dans l’environnement numérique.

Lors de sa prise de parole, la Ministre-Présidente du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Mme Elisabeth Degryse, qui portait la voix du groupe francophone, a tenu à le souligner : « Le Groupe francophone souligne les recommandations qui ont d’ores et déjà été adoptées cette année par le Comité. Grâce à ces recommandations, nos valeurs cardinales de diversité linguistique, d’égalité des genres, d’inclusion et de liberté de création trouvent désormais une traduction concrète dans l’environnement numérique. En y introduisant des réflexions sur l’unicité de la créativité humaine, la transparence des plateformes numériques ou la découvrabilité, nous nous préparerons mieux à relever les défis de demain. »

En effet, les résolutions adoptées au cours des travaux permettront d’entamer des actions à diverses échelles et s’alignent avec la Déclaration de la 5e Conférence des ministres de la Culture de la Francophonie, qui s'est tenue à Québec en mai dernier.

L’OIF a ainsi réaffirmé son attachement à la diversité culturelle dans l’espace numérique et s’est engagée à relever les défis liés à la découvrabilité des contenus culturels en ligne. L’enjeu étant d’« assurer aux créateurs une rémunération juste et leur permettre d’atteindre leur public dans un environnement où les logiques de marché et d’optimisation des algorithmes ne favorisent pas nécessairement la diversité culturelle », comme l’a évoqué Mme Ramarohetra. Les activités menées par l’OIF dans le cadre de sa programmation 2024-2027, notamment à travers son projet « Industries culturelles et découvrabilité », convergent vers cet objectif.

L'industrie du livre en Afrique

En marge de cette 10e Conférence des Parties à la Convention 2005, l’UNESCO a également lancé son rapport sur l’industrie du livre en Afrique. Le rapport met en lumière le potentiel de cette industrie, qui pourrait atteindre 18,5 milliards USD par an, mais dont les revenus peinent encore à décoller, avec un apport estimé à seulement 7 milliards USD en 2023.

Lors du panel de présentation intitulé « La littérature africaine contemporaine », la dernière lauréate du Prix des 5 Continents, Hemley Bloum, a évoqué la place de la co-édition afin de faciliter l’accès du livre en Afrique. La question de la langue a également été évoquée : « Même si le livre est disponible dans la langue locale, le public va toujours le lire dans la langue française », a expliqué un des intervenants. Preuve de l’importance de protéger et promouvoir la diversité culturelle dans l’environnement physique aussi bien que numérique : un engagement constant de l’OIF.

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