Elle nous en parle : le Fonds Image

cMachérie Ekwa est née à Kisangani (RDC) en 1993. À son actif, la réalisation d’un clip de Koffi Olomide, l’écriture de plusieurs épisodes d’une série, la traduction en Lingala du scénario du film « Félicité » d’Alain Gomis et surtout un premier long-métrage de fiction, « Maki’la », qu’elle a écrit et réalisé et pour lequel elle a reçu en 2017 le soutien du Fonds Image de la Francophonie. 

Postuler à l’appel à projets du Fonds Image de la Francophonie était plus l’idée de mon producteur, Emanuel Lupia, personnellement je n’y croyais pas : un premier film, une inconnue autodidacte dans le cinéma, un CV pas lourd... Finalement on a monté le dossier et postulé. En mai, un mail de félicitation m’arrive de l’OIF. J’étais vraiment très heureuse. Ensuite, le distributeur du film m’informe que je suis invitée à parler de mon parcours lors d’une table ronde organisée par l’OIF pendant le Festival de Cannes. Et c’est comme ça que l’un de mes rêves s’est réalisé.


Le soutien du Fonds de l’OIF a permis la postproduction de mon film dans des conditions optimales à Paris et cela a amené mes producteurs à investir davantage dans le projet. Être à Cannes au milieu de tous ces professionnels a été quelque chose de particulièrement motivant pour moi. Cela m’a permis de croire davantage en moi-même. Un mur de l’impossible était tombé. Mon envie de faire du cinéma s’est affermie. J’ai rencontré le réalisateur Alejandro Inarritu. Je me suis fait des contacts. Ensuite, j'ai développé un projet de film avec un producteur rencontré là-bas.


L’aide de ce Fonds est comme l’ouverture d’une porte qui semblait fermée pour de jeunes talents. Pour mon entourage professionnel, c’est une vraie source de motivation. Beaucoup ont dorénavant le courage de proposer leurs projets. Le film Maki’la a été tourné d’abord sans moyens conséquents et l’aide a été trouvée par la suite. Pour le secteur audiovisuel dans mon pays qui souffre des problèmes de financement, cette participation a donné de l’espoir en montrant que tout est possible, pourvu que l’on arrive à commencer, même à partir de zéro.


Mon film a été tourné en deux langues couramment parlées dans mon pays : le lingala et le français. J’espère que cette oeuvre circulera dans le monde entier, portant ainsi la francophonie avec elle.

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