La Représentation de l’OIF auprès de l’Union européenne a organisé le 30 novembre 2021 un séminaire à destination des Ambassadeurs et des diplomates francophones en poste à Bruxelles sur les « enjeux de la gouvernance numérique dans un monde post-Covid ».

Ce séminaire a été organisé avec le soutien de la Direction de la Francophonie économique et numérique (DFEN). Elle s’inscrit dans le cadre du partenariat tissé entre l’OIF et la DiploFoundation, à l’heure où un cycle de formation d’ « Introduction à la gouvernance de l’internet » est proposé aux diplomates et agents publics francophones ressortissants des 54 Etats membres et gouvernements de l’OIF. Cette initiative fait partie du dispositif global « D-CLIC, Formez-vous au numérique avec l’OIF », qui vise à accompagner le renforcement des compétences numériques des populations francophones et la mise en place de cadres régulatoires au sein de ses Etats membres.

 

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M. David Bongard, Représentant a.i. auprès de l’UE (©Christophe Licoppe)

 

Aux côtés du Représentant a.i. auprès de l’UE, M. David Bongard, et de M. Henri Monceau, Directeur de la DFEN de l’OIF et modérateur des travaux du séminaire, Mme Andreea Păstârnac, Ambassadrice de Roumanie près le Royaume de Belgique a ouvert la rencontre. Au cours de son allocution, elle a notamment évoqué les transformations à l’œuvre dans son pays, la part croissante qu’occupent les entreprises du numérique dans le développement économique et le travail d’accompagnement éducatif nécessaire en matière de littératie numérique à destination de la jeunesse. Elle n’a pas manqué de souligner la diversité des usages des outils et technologies numériques : dans l’aménagement du territoire, donnant l’exemple des villages intelligents, ou encore dans le secteur agricole.

 

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M. Henri Monceau, Directeur de la DFEN (©Christophe Licoppe)

 

Intervenant en sa qualité de Secrétaire générale adjointe de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), Mme Isabelle Durant a, pour sa part, insisté sur la nécessité de construire un modèle économique ouvert et de partage des données. Ces dernières devant être considérées comme des biens communs, qu’elle invite ainsi à penser davantage en termes d’accès et d’usage que de propriété.

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Mme Isabelle Durant, Secrétaire générale adjointe de la CNUCED (©Christophe Licoppe)

 

Les tables rondes de la journée ont permis de confronter les regards experts, académiques et institutionnels sur les nombreux sujets concernés par la gouvernance numérique tels que la cybersécurité, la protection des données personnelles, l’intelligence artificielle, la démocratisation de l’accès à internet, la découvrabilité des contenus en langue française ou encore la régulation du marché des services numériques.

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M. Henri Verdier, Ambassadeur pour le Numérique au MEAE (©Christophe Licoppe)

 

A la veille de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE, janvier-juin 2022), M. Henri Verdier, Ambassadeur pour le Numérique au Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, et M. Henri d’Agrain, Délégué général du CIGREF, ont échangé sur le fait que la liberté de circulation des données pouvait être un important facteur de croissance, à condition de susciter la confiance des acteurs, ce qui passe nécessairement par l’adoption de régulations adaptées. Outre les questions économiques et juridiques que soulèvent le développement du numérique, l’enjeu du multilinguisme sur internet se révèle également être un enjeu majeur pour la diversité culturelle.

De par sa dimension transformationnelle, le numérique se place de plus en plus au cœur des enjeux diplomatiques et géopolitiques. Interrogé sur la démocratisation de l’accès à internet, le Directeur-Fondateur de la DiploFoundation et Chef de la Plateforme internet de Genève (GIP), Dr. Jovan Kurbalija a fait le constat de l’inégale distribution des ressources et des contenus numériques. Alors que le numérique peut être un élément clé du développement économique des pays en développement, le déploiement des nouvelles technologies accentue encore l’écart entre les pays riches et ceux ayant les économies moins avancées. Au-delà de la question des infrastructures, cet écart s’illustre également en matière d’éducation aux métiers et aux usages du numérique.

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Le Recteur honoraire de l’Université de Namur, Pr. Yves Poullet (©Christophe Licoppe)

 

cEnfin, au cours de son exposé, le Recteur honoraire de l’Université de Namur, Pr. Yves Poullet, a mis en perspective différents développements normatifs récents pris au niveau régional. La Convention de l’Union africaine (UA) du 27 juin 2014 sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel ou les travaux du Comité ad hoc sur l’intelligence artificielle (CAHAI) devant aboutir à une nouvelle Convention du Conseil de l’Europe ont notamment été cités. Également Vice-président du Programme Information pour Tous (IFAP) de l’Unesco, il a saisi l’occasion du séminaire pour présenter en détail, aux représentants des Etats membres de l’OIF présents, la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle adoptée le 24 novembre 2021.

La transformation numérique au cœur de nos sociétés étant mise à l’agenda politique des différentes organisations multilatérales et régionales, il convient que chaque Etat et gouvernement membre de l’OIF puisse prendre pleinement sa part aux négociations visant à réguler les différents domaines de la gouvernance numérique. La Francophonie, au travers des différentes actions développées dans le cadre de son programme D-CLIC, entend soutenir le renforcement des capacités de ses Etats membres et gouvernements dans ce domaine.

Mme Păstârnac, Ambassadrice de Roumanie près le Royaume de Belgique (©Christophe Licoppe)

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