Alors que la Conférence internationale du Travail (CIT) s’apprête à ouvrir les travaux de sa 111e session à Genève ( 5-16 juin 2023), le Groupe des Ambassadeurs francophones (GAF) de Genève a débattu, le 31 mai, de ses enjeux et défis, avec le nouveau Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Gilbert Houngbo.

Pour cette première réunion entièrement en présentiel depuis la COVID-19, près de 6000 délégués sont attendus à cette occasion – dont une vingtaine de Chefs d’Etats et plusieurs dizaines de ministres. La dernière ligne droite préparatoire est marquée par des tensions inhabituelles : autour du choix du Président de la Conférence, issu du Qatar, qui fait polémique, et de l'adoption du budget, en lien avec des avancées sur les droits des personnes LGBTQ+.

Le Directeur général a souligné les efforts diplomatiques intenses en cours pour surmonter les points de désaccord et faire prévaloir le dialogue entre Etats mais aussi entre ceux-ci et les acteurs patronaux et syndicaux. Il a toutefois tenu à prévenir que toutes les mesures avaient été prises avec les autorités suisses et les services de sécurité des Nations Unies pour éviter toute dérive ou débordement éventuel.

Gilbert Houngbo a plaidé le dialogue et la cohésion au sein des pays membres de l’OIT, appelant à agir au profit d’un multilatéralisme plus efficace. Il a souligné le rôle joué par la Francophonie et notamment par la Coordination thématique Emploi et Santé du Groupe des ambassadeurs francophones. La co-présidence marocaine de cette dernière, par ailleurs coordonnateur du Groupe Afrique au sein de l’OIT, a été félicitée pour son inlassable travail de médiation et de rapprochement des points de vue.

S’agissant des autres enjeux de cette session de la CIT, cette rencontre visait notamment à faire progresser les actions en faveur de la justice sociale qui sera au cœur des débats, à travers la présentation du Rapport du Directeur général et l’organisation d’un Sommet de haut niveau qui permettra la mise en place d’une Coalition mondiale pour la justice sociale.

A travers un dialogue interactif avec le Directeur général qui a duré plus d’une heure, les membres du GAF ont aussi soulevé d’autres questions d’intérêt francophone dont celles des apprentissages, de l’accès équitable à l’emploi, de la transformation énergétique et de la transition numérique (singulièrement l’irruption de l’IA), de la santé et de la sécurité au travail ou encore de la démocratisation et de la promotion de la parité au sein de l’OIT.