A l’invitation du Niger, qui assure la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies au cours du mois de septembre, la Secrétaire générale de la Francophonie a participé en visioconférence, le 8 septembre 2020, au premier débat consacré par le Conseil à la coopération entre l’ONU et la Francophonie.

Cette rencontre, ouverte par le Représentant permanent du Niger, Abdou Abarry, a vu la participation des 15 membres – permanents et non permanents – du Conseil de sécurité, à la suite des interventions de la Sous-Secrétaire générale des Nations unies pour l’Afrique, Bintou Keïta, et du Ministre arménien des affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanyan.

Après avoir réaffirmé son profond attachement à une coopération multilatérale rénovée, plus solidaire et plus efficace, au service des populations francophones, Louise Mushikiwabo a rappelé les domaines principaux où se déploie l’action de la Francophonie en faveur de la paix et de la sécurité, en lien avec ses  partenaires internationaux, au premier rang desquels les Nations unies.

Au regard des enjeux dans le domaine du maintien de la paix pour les pays francophones, Mme Mushikiwabo a souligné sa volonté, en concertation avec le Secrétaire général des Nations unies, de systématiser la mobilisation de la Francophonie et de ses Etats membres. Elle a notamment évoqué le travail engagé par les équipes de l’OIF et de l’ONU, en partenariat avec les Etats, pour renforcer les capacités des troupes francophones, mais également sur la traduction des manuels opérationnels en français, et sur l’enseignement du français aux troupes non-francophones.

Autre thématique abordée, la prévention des crises et des conflits. La Secrétaire générale a rappelé les actions politiques et diplomatiques qu’elle a pu mener – directement ou à travers ses Envoyés spéciaux –, pour faciliter le dialogue entre les parties, par exemple en République centrafricaine, au Cameroun ou encore au Mali ; une mobilisation qui, au Sahel, s’inscrit dans le cadre d’un investissement croissant aux côtés des partenaires internationaux et du Secrétariat permanent du G5 Sahel.

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Troisième volet évoqué par la Secrétaire générale, l’accompagnement des processus démocratiques dans les Etats membres, que ce soit à travers la mise à disposition de l’expertise des Réseaux institutionnels de la Francophonie (institutions judiciaires, institutions de régulation et de médiation, institutions de protection des droits de l’Homme…), ou dans le renforcement des capacités des différents acteurs des processus électoraux sur les enjeux clés que sont la gestion des contentieux, la consolidation des fichiers électoraux, ou l’observation des élections.

Enfin, Louise Mushikiwabo a lancé un appel à la mobilisation de tous pour que la diversité culturelle et linguistique soit vraiment considérée comme une valeur cardinale du système multilatéral. Elle a salué la tenue, pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, de cette réunion du Conseil de sécurité dans les 6 langues de travail de l’ONU, dont le français, ce qui permet aux délégations de participer équitablement et efficacement aux travaux, et aux citoyens de suivre les échanges sur des sujets qui les concernent.

Les délégations, parmi lesquelles les 7 Etats* membres de la Francophonie également membres du Conseil de sécurité ont salué l’engagement sur le terrain de la Francophonie en faveur de la paix et de la stabilité, ainsi que l’approfondissement de la coopération avec les Nations unies. Cette réunion a mis en lumière la collaboration renforcée entre les membres francophones  du Conseil de sécurité au sein de la « Plateforme francophone au Conseil de sécurité », qui a pour ambition d’amplifier la voix francophone dans cette enceinte, ainsi que de développer les convergences entre pays francophones sur les sujets inscrits à l’agenda du Conseil.

 

* Belgique, France, Niger, Tunisie, Vietnam, République dominicaine, Estonie

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