Chapeau

Artiste emblématique de la Morna, un genre musical qui puise ses racines dans son île du [Cap-Vert->art93], à la croisée des mondes lusophone et francophone, Cesaria Evora en a été, durant plus d’un demi-siècle, l’ambassadrice à travers le monde

Persévérant malgré les difficultés de son travail et des conditions peu favorables à sa diffusion, la musicienne connut le succès à l’échelle internationale lors de la sortie de {Miss Perfumado} (Lusafrica), en 1992, avec le titre phare « Sodade ». Ou encore en 1995 avec l’album {Cesaria} (RCA) et la chanson « Petit pays », fredonnée en portugais et en français. Celle que l’on surnommait la Diva aux pieds nus évoquait à travers des mélodies douces-amères les difficultés et les bonheurs du quotidien. L’universalité de ses chansons et ses collaborations avec des musiciens de tous horizons – de Caetano Veloso à Ismaël Lô, en passant par Compay Segundo –, en ont fait un véritable symbole du dialogue des cultures, particulièrement entre les aires lusophone et francophone, ainsi que des valeurs que défend également la Francophonie à travers ses actions pour favoriser la diversité culturelle : que ce soit le soutien à la circulation des artistes du sud dans les festivals, ou l’édition et la promotion dans les marchés internationaux de compilations de musiciens des pays francophones, en partenariat avec le [Conseil francophone de la chanson->http://www.conseilfrancophone.org/fr_FR] (le titre « Amdjer de Nos Terra » de Cesaria Evora figurait d'ailleurs sur la compilation « Francophonie 2004 »). Cesaria Evora s’est éteinte ce samedi 17 décembre 2011 au Cap-Vert. Dans un message adressé au président capverdien le 19 décembre, Abdou Diouf, le Secrétaire général de la Francophonie, a tenu à rendre hommage à cette « {grande dame de la musique} ». Saluant en elle « {une voix qui a porté son pays} » et qui a « {incarné la force d’une culture et d’une identité capverdiennes tout au long de sa carrière internationale} ».