La Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies a réuni, le 3 février 2020, les Conseiller/es militaires, Conseiller/es de police et expert/es chargé/es des opérations de maintien de la paix des Missions permanentes, offrant un espace de concertation aux délégués francophones qui siègeront à la prochaine session de fond du Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix des Nations Unies (C34).

En introduction des échanges, la Représentante permanente adjointe de l’OIF a présenté le bilan de l’action de la Francophonie dans le domaine du maintien de la paix et les axes principaux de positionnement et d’intervention pour 2020. A sa suite, les Conseiller/es militaires, Conseiller/es de police et expert/es chargé/es des opérations de maintien de la paix de vingt missions (Belgique, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Congo, Côte d’Ivoire, France, Irlande, Madagascar, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, République tchèque, Roumanie, Sénégal, Suisse, Tchad, Tunisie), ont évoqué les activités de leur délégations susceptibles d’intéresser leurs homologues francophones. Ils ont, en outre, confirmé tout l’intérêt d’une Plateforme francophone pour les opérations de maintien de la paix, permettant la mise en contact et la coordination permanente des Conseillers et experts basés à New York. 

La réunion s’est ensuite penchée sur les travaux du C34. Organe principal de définition de la doctrine onusienne du maintien de la paix et organe subsidiaire de l’Assemblée générale, le C34 développera, en 2020, de nouvelles recommandations en direction du Secrétariat des Nations Unies, dans le cadre d’un rapport entièrement rénové. M. Vahan Galoumian, Conseiller pour les questions de défense et de sécurité à la Mission permanente du Canada et représentant la présidence du groupe de travail plénier du C34, ainsi que pour M. Yasser Halfaoui, Conseiller à la Mission permanente du Maroc et Coordonnateur du groupe des non-alignés lors des négociations du C34, ont exposé, dans cette perspective, les principaux défis de la session 2020 du Comité. Les recommandations concrètes attendues, visent, dans leur ensemble, l’amélioration du maintien de la paix, que ce soit en faveur de la protection des civils et des contingents, de la participation des femmes, de l’évaluation de la performance des missions, ou encore des partenariats qui sous-tendent la génération de forces. Un appel a été lancé pour une forte mobilisation et une participation active des délégations francophones à ces travaux, qui se tiendront du 17 février au 13 mars 2020.

La réunion a par ailleurs été marquée par la contribution du Général El Hadji Babacar Faye, Chef de l’Etat-Major du Bureau des affaires militaires du Département des opérations de paix des Nations Unies. Le Général Faye a interpellé les délégations quant au manque criant de représentation francophone au sein du Bureau des affaires militaires. Il a partagé sa vision des stratégies à développer et des dysfonctionnements à dépasser lors des prochaines campagnes de recrutement.

A sa suite, Herbert Loret, du Service de formation intégré du Département des opérations de paix, a présenté le mécanisme de coordination souple mis en place par le Secrétariat. Ce mécanisme innovant est destiné à mettre en synergie les demandes et les offres de formation, ainsi qu’à consolider des partenariats multipartites au bénéfice, in fine, d’une plus grande performance des opérations déployées.

Enfin, les discussions ont mis en lumière la nécessité de dresser un état des lieux des formations programmées par le Secrétariat des Nations Unies en 2020, avec l’appui des Etats membres et d’Organisations partenaires, au profit des pays francophones contributeurs de troupes, de police et d’expertise civile aux opérations de paix.

En suivi de ces riches échanges, il sera programmé, au cours des prochaines semaines, une formation sur les processus de recrutement au siège des Nations unies et dans les missions. Cette session abordera les défis liés à la préparation des candidatures et l’enjeu des solidarités francophones. Les délégués ont en effet proposé de bâtir une véritable stratégie, tant à New York qu’en direction des capitales, pour une représentation pérenne des francophones dans le dispositif  onusien du maintien de la paix.

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