Partenaire de l’initiative du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, l’OIF a accueilli une cinquantaine d’acteurs du monde francophone jouant un rôle important dans la conception ou la mise en œuvre des sanctions onusiennes, dans le cadre de la première édition francophone de la formation de l’ONU sur les sanctions du Conseil de sécurité. Celle-ci a également bénéficié du soutien de l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) et de la France.

Pendant trois jours, du 25 au 27 janvier 2023, des spécialistes ont apporté des éclairages aussi bien sur les différentes composantes de l’architecture des sanctions onusiennes, que sur l’ensemble des étapes du cycle de sanctions et l’écosystème des régimes de sanctions. Le format interactif du séminaire a permis un retour d’expérience des participants issus d’institutions nationales, d’organisations internationales et régionales et du secteur privé, permettant ainsi de croiser les perspectives sur un sujet aussi complexe, au carrefour des enjeux politiques, diplomatiques, économiques, financiers et humanitaires.

« Mon intervention au séminaire a permis d'évoquer les défis du secteur bancaire dans l'application des régimes de sanctions et de souligner toute l'importance de l'implication des institutions financières dans le processus de mise en œuvre des sanctions », a témoigné Stéphane Arnaud Hostar, Responsable de la cellule Sanctions et Embargos (Sécurité financière) de la Banque Atlantique Côte d’Ivoire.

Les participants ont salué la plus-value de cette formation qui a « permis d'approfondir la compréhension des régimes de sanctions et de lancer la réflexion sur les perspectives en faveur de la réalisation et la consolidation de la paix par le biais de cet instrument multilatéral », s’est félicitée Kaouthar Chelbi, Conseillère à la Mission permanente de la Tunisie auprès des Nations Unies à New York.

Pour la Représentante de l’OIF auprès des Nations Unies à New York, l’engagement de l’OIF dans ce projet traduit une double volonté : prendre toute sa part dans la mise en œuvre des mécanismes multilatéraux concourant à la prévention, au maintien et à la consolidation de la paix et de la stabilité, en particulier dans l’espace francophone, et soutenir la contribution des pays membres de la Francophonie dans les travaux des Comités de sanctions. Elle a exhorté les diplomates francophones à poursuivre le plaidoyer en faveur du respect du multilinguisme, afin de faciliter non seulement une démarche inclusive dans l’élaboration des régimes des sanctions, mais aussi la transparence des sanctions, l’implication de l’ensemble des parties prenantes dans leur mise en œuvre et le travail des panels d’experts qui conduisent des opérations d’investigation sur le terrain.

La pratique du français est en effet un atout pour l’élaboration, la transparence, l’application et l’actualisation des régimes de sanctions concernant les pays francophones. Soulignant le déficit de l’usage du français dans le travail quotidien des groupes d’experts chargés de soutenir les comités des sanctions dans la mise en œuvre et l’actualisation des régimes de sanction, l’ancienne experte Alia Aoun s’est confiée sur l’avantage de réaliser son mandat dans la langue qu’on maitrise : « on ne s’exprime pas seulement différemment…on réfléchit différemment selon la langue qu’on utilise dans le cadre de notre travail au sein des panels d’experts ».

Treize sessions plénières complétées par des exercices de groupe ont ponctué ce séminaire qui s’est achevé le 27 janvier avec une cérémonie de remise de diplôme.

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Première édition francophone de la formation de l’ONU sur les sanctions du Conseil de sécurité

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