Le 2 avril consacre la Journée internationale du Fact Checking, lancée pour la première fois en 2019, en plein cœur de la pandémie COVID 19. Cinq ans après, le 2 avril 2024, notre monde vit plus que jamais à l’heure de la lutte contre les désordres de l’information, dont l’impact sur le bien-être et la cohésion de nos sociétés ne cesse de croître. La Francophonie en prend la pleine mesure et mobilise l’ensemble de ses forces vives pour contrer et limiter les effets d’un phénomène aussi ardu que complexe. 

Pourquoi une journée internationale du Fact Checking ? 

Faute morale pour les uns, mal nécessaire pour les autres, l’art du mensonge, de la tromperie ou de la dissimulation est l’un des plus vieux procédés de l’histoire de l’humanité. Pour autant, à la faveur de l’avènement du numérique, des réseaux sociaux et des profondes transformations de nos usages informationnels et communicationnels, cet artifice dont nous sommes - bon gré mal gré - les principaux artisans, s’est développé à une allure quasi industrielle et s’est imposé, à regret, comme l’une des filières les plus porteuses de ces dernières années. Les crises et conflits qui ont éclaté en plusieurs lieux du globe ont ceci de commun d’avoir été accompagnés d’un flot continu de fausses nouvelles et de discours haineux diffusés sur les plateformes, altérant notre rapport aux faits et portant ainsi atteinte à l’intégrité du débat démocratique.   

La Journée internationale du Fact Checking est l’occasion de rappeler la place prépondérante occupée par les désordres de l’information dans notre quotidien, d’interroger nos usages et pratiques en la matière, et de mettre en lumière l’ensemble des acteurs et des initiatives mobilisées pour en contrer les effets et mieux protéger les populations.  

La vérification des faits : maillon essentiel de la lutte contre les désordres de l’information

Née aux Etats Unis dans les années 1920 et profondément ancrée dans les usages des professionnels de l’information anglo-saxons, l’essor récent de la vérification des faits – discipline reposant sur certains principes proposés – dans l’espace francophone a posé l’enjeu de l’accompagnement et de la structuration d’initiatives ayant le français en partage. Dans le cadre de son projet phare « Prévention et lutte contre les désordres de l’information », l’OIF œuvre depuis 2021 à l’accompagnement d’initiatives de vérification des faits aux quatre coins de l’espace francophone. 

De prime abord, à travers la plateforme francophone de lutte contre les désordres de l'information ODIL et son répertoire d’initiatives de vérification des faits. Puis, via le lancement annuel de l’appel à projet de Jumelages francophones de lutte contre les désordres de l’information, dont l’édition 2024 [CN1] porte le bilan à vingt (20) projets collaboratifs soutenus, trente-cinq (35) initiatives de vérification des faits mobilisées et quinze (15) pays couverts. Aussi, à l’instar de la rédaction «VaovaoCheck» créée en 2023 à Madagascar, l’OIF œuvre à la structuration d’initiatives naissantes en matière de vérification professionnelle des faits.  

Experts-vérificateurs francophones sont ainsi en mesure de jouer leur partition en synergie et complémentarité d’autres acteurs, également soutenus par l’OIF, tels que :  les organisations de la société civile d'éducation aux médias et à l’information (EMI) ; les organismes dédiés à la recherche, la production et la diffusion de connaissances sur les désordres de l’information, et enfin les acteurs publics engagés dans l’adoption de politiques publiques de lutte contre les désordres de l’information, notamment les autorités nationales de régulation des médias réunies au sein du Réseau francophone des régulateurs des médias (REFRAM).  

2024 :  Quatre milliards d'électeurs…Combien d’infox ?  

L’année 2024 appellera plus de la moitié de la population mondiale en âge de voter aux urnes et constituera pour certaines initiatives de vérification des faits un véritable baptême du feu. En 2016, le scandale Cambridge Analytica aux Etats-Unis révélait le poids et l’incidence des manipulations algorithmiques sur les campagnes électorales. Dès 2019, l’OIF initiait une réflexion avec ses réseaux institutionnels sur l’intégrité de l’information et des processus démocratiques à l’ère des réseaux sociaux. Source d’inquiétude, l'intelligence artificielle générative jouera également un rôle majeur au sein de la soixantaine de pays concernés par des scrutins électoraux en 2024.  En 2022, l’OIF en partenariat avec Reporters sans frontières et l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, posait ces enjeux avec la parution du Guide sur la sécurité des journalistes et l’intégrité de l’information en période électorale. En 2023, l’OIF a contribué à deux initiatives internationales majeures visant à protéger l’intégrité de l’information : lors de l’élaboration des Principes pour la gouvernance des plateformes numériques porté par l’UNESCO ; et lors de l’élaboration du Code de conduite des Nations Unies pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques.  

Forte des quelques 500 professionnels des médias francophones formés et accompagnés au cours des trois dernières années, l’OIF demeure mobilisée pour accompagner, outiller et fédérer la communauté francophone de lutte contre les désordres de l’information face aux défis présents et futurs, afin qu’un nombre sans cesse croissant de concitoyens fasse le choix des vérités les plus ténues au détriment des mensonges les plus exaltants.  

===L'OIF soutient 7 nouveaux projets de jumelages francophones pour lutter contre les désordres de l'information==Voir aussi==https://www.francophonie.org/lutte-contre-les-desordres-de-linformation-7-nouveaux-projets-de-jumelages-francophones-soutenus===

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