En marge des travaux aux Nations Unies du Groupe de travail à composition non-limitée (OEWG) sur la cybersécurité, l’OIF a réuni le 24 juillet à New York les experts des Missions permanentes francophones pour échanger sur les processus des Nations Unies dédiés à la lutte contre les cybermenaces. Le Mission permanente d’Haïti auprès de l’ONU a facilité les échanges.

Partenaire de la rencontre, la Représentation à New York de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a animé un point d’information sur le Comité spécial chargé d’élaborer une convention internationale générale sur la lutte contre l’utilisation des technologies de l’information et de la communication à des fins criminelles (dit Comité Ad Hoc). Ledit Comité s’est déjà réuni pour examiner le projet de convention au cours de cinq sessions organisées à New York et Vienne. A la veille de la présentation du projet de convention à la 78ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, l’expert de l’ONUDC a invité les diplomates francophones à participer de manière constructive aux négociations prévues dans le cadre des deux dernières sessions de négociation, afin de faciliter le consensus sur cet instrument international qui permettra à la fois d’intensifier la prévention, la détection et la répression des infractions numériques et de renforcer la coopération internationale et l’assistance technique dans ce domaine.

Le rôle du groupe francophone

Le Groupe francophone est encouragé à jouer un rôle central dans la phase finale de ce processus, en particulier au sein du Groupe de consistance linguistique - composé de 18 pays membres dont trois francophones (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, France) – dont le rôle consiste à apporter son expertise sur les questions sémantiques qui alimentent souvent les désaccords pendant les négociations.

La deuxième partie de la rencontre a permis de plancher sur l’autre dimension de la lutte contre les activités malveillantes en ligne : le Programme d’action (PoA) cyber promu depuis 2020 par un groupe transrégional d'États et l'Union européenne a été présenté par un responsable du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. L’ambition de ce programme est, comme l’a souligné le représentant de la France, d’établir un mécanisme permanent, inclusif et orienté vers l'action au sein des Nations unies, qui permettrait notamment (1) de soutenir les États dans la mise en œuvre du cadre normatif établi pour un comportement responsable des États dans l'utilisation des TIC dans le contexte de la sécurité internationale, (2) de promouvoir le dialogue et la coopération avec les parties prenantes pertinentes dans la mise en œuvre du cadre normatif ; (3) de fournir aux États un forum permanent pour examiner les efforts de mise en œuvre en vue des ajustements nécessaires.

Le renforcement de la protection du cyberespace francophone

La Francophonie prend toute sa part dans les efforts mondiaux en faveur du renforcement de la sécurité du numérique, au regard des vulnérabilités auxquelles sont confrontés ses États et gouvernements membres, engagés dans une transition digitale à grande vitesse. Son engagement se fonde sur la Stratégie de la Francophonie Numérique 2022-2026, qui prévoit des activités de renforcement des capacités dans ce domaine au bénéfice des acteurs francophones ainsi que des initiatives d’appui au développement, à l’adaptation, à la consolidation et à l’harmonisation des cadres réglementaires internationaux.

La Représentante de l’OIF auprès des Nations Unies à New York a présenté les actions antérieures de l’OIF dans ce domaine, avant d’aborder les initiatives du Réseau international francophone de Formation policière (FRANCOPOL) visant à renforcer la protection du cyberespace francophone. En effet, le comité technique sur la cybercriminalité de FRANCOPOL facilite l'échange d'informations et favorise la mise en commun des meilleures pratiques pour la lutte contre la cybercriminalité.

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