A l'occasion du 20 mars 2023, découvrez le programme phare de l'OIF "La Francophonie avec Elle".

La pandémie de Covid-19 a entraîné, dans son sillage, une crise socio-économique sans précédent qui a durablement affecté les économies les plus fragiles et les populations les plus vulnérables. En raison des normes sociales et des relations de genre qui s’imposent avec force, partout, ce sont les femmes et les filles qui ont été les plus durement touchées. Leur accès à l’éducation, à la formation, à la santé, à la prise de décisions et aux opportunités économiques, déjà limité, a été considérablement restreint. En réponse à ces besoins, le Conseil permanent de la Francophonie a décidé, sur proposition de la Secrétaire générale de la Francophonie, de créer, en juillet 2020, le Fonds « La Francophonie avec Elles ».

Abondé par le fonds multilatéral unique de l’OIF, par les contributions exceptionnelles d’Etats et gouvernements membres de l’OIF et par des donations du secteur privé, le Fonds « La Francophonie avec Elles » est un dispositif de solidarité qui a pour objectif de financer des actions de terrain en faveur de l’autonomisation économique et sociale des femmes et des filles. Plus précisément, le Fonds « La Francophonie avec Elles » renforce l’accès des femmes au développement économique, à l’éducation, à la santé tout en les protégeant contre toute forme de violence qui les empêche et les contraint.

Le Fonds « La Francophonie avec Elles » se distingue des autres dispositifs de la coopération internationale en trois points.

Premièrement, l’OIF cible, dans le cadre de ce dispositif, les femmes et les filles vulnérables, notamment celles à l’intersection de plusieurs discriminations. Elle soutient prioritairement les actions de terrain en faveur de l’autonomisation des femmes et filles migrantes, femmes et filles jeunes ou âgées, femmes et filles en situation de handicap, femmes et filles en situation de rue, femmes et filles vivant avec le VIH/sida, femmes et filles issues de minorités ethniques ou religieuses, femmes et filles issues de minorités sexuelles et de genre, etc. Au Liban, Rachel Saba a bénéficié d'une formation par le Centre libanais pour l'éducation civique grâce à laquelle elle a lancé sa propre marque de savon, commencé à dégager des revenus et à établi une base de clientèle. "Ce projet m’a permis d'atteindre mes objectifs et de développer des compétences techniques et entrepreneuriales. Ce métier est devenu aussi ma nouvelle passion", précise-t-elle.

Deuxièmement, pour atteindre ces femmes, l’OIF s’appuie sur des organisations de la société civile majoritairement locales et de taille et de ressources modestes, qui sont, par leur connaissance approfondie du terrain et des besoins des populations ainsi que par leur grand pouvoir de mobilisation et de transformation, des actrices essentielles du développement local et des partenaires indispensables des actions de coopération internationale.

A Madagascar, par exemple, "une centaine de femmes rurales en situation de grande vulnérabilité ont créé leurs propres activités génératrices de revenus et, par la même, acquis un statut économique et social au sein de leurs communautés", explique Marie Randriamamonjy, directrice de l’Association pour la Promotion du Centre d’appui au développement rural intégré d’Ambohinaorina (CADRI). Cette assocation a également "mené différentes campagnes auprès des communautés villageoises sur la lutte contre les violences basées sur le genre et les discriminations, l’égalité des genres, la lutte contre les maladies transmissibles et le planning familial", poursuit-elle.

Troisièmement, le Fonds « la Francophonie avec Elles » est caractérisé par un faible coût ratio par bénéficiaire. 217 euros suffisent à renforcer le pouvoir économique d’une femme.

A l’issue de ces trois années de mise en œuvre, les résultats produits par le Fonds « la Francophonie avec Elles » sont très convaincants. Trois éditions ont été lancées et ont permis de soutenir, grâce à une enveloppe totale de 9 364 180 euros, 199 projets. 43 000 femmes de l’espace francophone ont été accompagnées sur la voie de l’autonomisation économique. Elles n’ont pas seulement été formées à un métier et appuyées dans le lancement ou la formalisation de leur activité génératrice de revenus, elles ont aussi pris conscience de leur place dans la société et ont gagné confiance en elles.

Ce dispositif, initialement conçu pour apporter une réponse aux besoins des femmes qui ont été créés ou renforcés par la crise socio-économique induite par la pandémie de Covid-19, a su s’adapter aux différentes crises qui traversent l’espace francophone, qu’elles soient sociales, économiques, politiques, sécuritaires ou environnementales. Ainsi, le Fonds « la Francophonie avec

Elles » a accompagné l’autonomisation économique et sociale de femmes dont les revenus ont chuté en raison des mesures de restriction de déplacements adoptées pour limiter la propagation du virus au Cameroun ou à Madagascar ; de femmes qui ont subi des viols de guerre en République démocratique du Congo ou en République centrafricaine ; de femmes qui ont vu leur échoppe détruite par le séisme d’août 2021 en Haïti ; ou encore de femmes qui sont passées sous le seuil de pauvreté en raison de la grave crise économique qui frappe le Liban.

Une quatrième édition sera lancée en 2023. Elle devrait permettre de financer une cinquantaine de projets bénéficiant à 11 000 femmes

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