La ville de Maroua (région de l'Extrême-Nord,) a accueilli le 19 juillet 2024 la cérémonie de lancement du projet état civil au Cameroun.
Ce projet a pour objet de soutenir les efforts engagés par les autorités nationales et régionales dans la consolidation et la modernisation de leur système d’état civil pour un enregistrement systématique des naissances au Cameroun. Concrètement, il permettra dans sa phase pilote, de juillet à décembre 2024, de faciliter l'établissement hors délais de plusieurs milliers d'actes de naissance pour les enfants âgés de 5 à 15 ans de la ville de Maroua n’en possédant pas.
Le droit à l’identité, en particulier l’enregistrement des naissances, est le point de départ pour l’exercice et la jouissance de tous les autres droits fondamentaux. Selon UNICEF, 25 millions d'enfants de moins de 5 ans en Afrique ne disposent pas d'actes de naissance, et 850 millions de personnes dans le monde n'ont pas de papiers d'identité, selon la Banque mondiale. D'où la nécessité d'efforts renouvelés et conjugués des Etats francophones et des partenaires internationaux pour juguler cette problématique.
La présence effective des plus hautes autorités de la région de l'Extrême-Nord (gouverneur, président du conseil régional et préfet) et de la ville de Maroua, lors de la cérémonie de lancement du projet état civil, le 19 juillet, est un témoignage éloquent de leur détermination à assurer l’identité juridique de tous au Cameroun.
Plusieurs discours ont ponctué l'événement, notamment ceux du maire de la ville, du représentant de l’OIF pour l’Afrique centrale, du directeur général du Bureau national de l’état civil (BUNEC) et du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord. Tous ont émis le souhait que la phase pilote du projet soit suivie en 2025 d’une phase de consolidation, se traduisant tant dans le volume de l’enregistrement des naissances que dans celui de la sensibilisation auprès des familles et des communautés camerounaises.
Les actions de terrain de l’OIF dans le domaine de l’état civil sont anciennes. En 2019, la secrétaire générale de la Francophonie a décidé d’inscrire l’état civil, en particulier l’enregistrement des naissances, au rang de ses priorités. En novembre 2023, lors de la 44e Conférence ministérielle de la Francophonie, tenue à Yaoundé, les ministres francophones ont décidé d’inscrire l’état civil comme un des 20 projets phares de la programmation 2024-2027 de l’OIF, avec pour objectif de faire enregistrer 500 000 actes de naissance au sein de l’espace francophone.
Au Cameroun, le projet soutenu par l’OIF est mis en œuvre par le BUNEC, son partenaire institutionnel. Pour l'année 2024, ce projet permettra que des milliers d'enfants scolarisés dans le département du Diamaré (région de l'Extrême-Nord) obtiennent des actes de naissance via la procédure de jugement supplétif et l'enregistrement rétroactif. Ledit projet soutiendra également une sensibilisation plus accrue des familles et des communautés dans la ville de Maroua, afin que celles-ci recourent davantage aux déclarations de naissance dans les délais règlementaires en vigueur. Il est à noter que les actions de l’OIF en matière d’état civil au Cameroun, comme dans les autres Etats francophones, sont définies et mises en œuvre en complémentarité avec celles déployées par les acteurs nationaux et internationaux sur place, notamment la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement et UNICEF.
En prélude et en marge de la cérémonie de lancement du projet à Maroua, la délégation de l’OIF, conduite par son Représentant pour l’Afrique centrale, Alphonse Waguena, a eu des audiences et séances de travail individuelles, tant au niveau de la capitale Yaoundé qu’à Maroua, avec des personnalités clés : le ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, le ministre de la Décentralisation et du Développement local, le Directeur général du Bureau national de l’état civil, le Gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, le président de la Cour d’appel de l’Extrême-Nord, le Maire de la ville de Maroua et le lamido (autorité traditionnelle) de Maroua. Au cours de ces échanges, l’OIF a pu constater le plein engagement de ces hautes autorités pour un enregistrement systématique des naissances, tout en faisant le plaidoyer pour que les coûts des enregistrements rétroactifs et des jugements supplétifs soient significativement abaissés.