A l’occasion de la Semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information, et en marge de sa participation à la Conférence internationale pour l’intégrité de l’information et les médias indépendants, organisée dans le cadre du Forum de Paris pour la Paix (29-30 octobre 2025), l’OIF annonce ce 30 octobre 2025 son soutien à dix nouveaux projets de jumelages entre initiatives francophones de lutte contre les désordres de l’information.
Les projets ont été sélectionnés à l’issue de la 5ᵉ édition de l’appel à projets de jumelages entre initiatives francophones de lutte contre les désordres de l’information, lancé le 2 avril 2025 par l’OIF.
En s’associant dans le cadre de projets collaboratifs, les initiatives répondent au problème croissant de la prolifération des manipulations de l’information, en s’attachant à renforcer les compétences locales en matière de vérification des faits, d’éducation aux médias et à l’information (EMI), de recherche et production de connaissance sur les désordres informationnels
Le jury de sélection a retenu dix projets collaboratifs, mobilisant vingt-deux organisations de la société civile issues de dix-neuf Etats et gouvernements membres de la Francophonie*.
10 projets sélectionnés
- Le projet « Zéro Infox : à l’ère de TikTok et de Snapchat, des formats de lutte contre la désinformation créés pour et par les 15-18 ans », conduit par Tama Média (France), en partenariat avec Wikimédia Côte d’Ivoire (Côte d’Ivoire). Ce projet vise à former des jeunes de 15 à 28 ans en Côte d’Ivoire et au Sénégal à la création de contenus de lutte contre la désinformation pour diffusion en télévision, radio et sur les réseaux sociaux.
- Le projet « Stop à l’intox : l’influence au service de l’information responsable », conduit par l’Institut Panos (Haïti), en partenariat avec le Centre d’études interdisciplinaires sur les médias haïtiens (Canada). Le projet vise à renforcer les compétences des journalistes des médias en ligne et des influenceurs numériques face aux désordres de l’information en Haïti, à travers des formations pratiques sur la vérification des faits, la recherche en sources ouvertes (OSINT) et la production de contenus fiables.
- Le projet « Action collective territoriale et implication des médias contre la désinformation au Togo et au Bénin (ACTIMED) », conduit par le Groupe d’action pour le progrès et la paix (Bénin) et l’Observatoire togolais des médias (Togo). Ce projet vise à renforcer la résilience des communautés béninoises et togolaises face à la désinformation liée au terrorisme, en formant les médias ruraux à la vérification des faits et à la production d’informations fiables, afin de prévenir les conflits et préserver la paix.
- Le projet « Les Amazones : contrer la propagation de la désinformation genrée en contexte électoral au Sénégal et en Côte d’Ivoire », conduit par Article 19 Sénégal et Afrique de l’Ouest (Sénégal) et Polaris Asso (Côte d’Ivoire). Ce projet vise à lutter contre la désinformation genrée, à renforcer l’autonomie et la résilience des femmes engagées dans les sphères politique, économique et sociale, face à la désinformation.
- Le projet « E-MPACT — Ensemble pour une mobilisation participative et active contre la désinformation » conduit par Freedom House România (Roumanie), en partenariat avec le Center for Democracy and Human Rights (Monténégro) et Transparency International Moldova (Moldavie). Ce projet vise à renforcer les compétences en éducation aux médias des enseignants et à développer l’esprit critique ainsi que l’engagement civique des jeunes étudiants et lycéens à travers des formations, des ateliers interactifs et un concours créatif.
- Le projet « Lutter contre la désinformation : initiative pour une recherche au service de l’éducation aux médias en Belgique et au Cameroun » conduit par le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Belgique), en partenariat avec Eduk-Media (Cameroun). Ce projet de recherche a pour but d’échanger les expertises sur les canaux de diffusion de la désinformation et les mesures permettant la constitution d’une résilience aux troubles de l’information.
- Le projet « Quand la désinformation bouleverse des vies : le coût humain des désordres informationnels raconté grâce au jumelage d’initiatives en Bosnie, France et Ukraine », conduit par la Fondation pour le développement des médias et de la société civile « Mediacentar » (Bosnie-Herzégovine), en partenariat avec After War (France) et l’Institut pour le développement de la presse régionale (Ukraine). Ce projet vise à renforcer les compétences de jeunes journalistes pour la production de vidéo-reportages racontant les conséquences humaines de la désinformation en contexte d’après-guerre, et à en partager les bonnes pratiques avec d’autres réseaux de journalistes francophones couvrant des situations de conflits.
- Le projet « Renforcement des capacités en gestion de l’infodémie en RDC et en Guinée Conakry : formation des formateurs, veille informationnelle et vérification des faits en santé publique » conduit par l’École de santé publique de l’Université de Lubumbashi (RDC), en partenariat avec le Centre d’excellence d’Afrique pour la prévention et le contrôle des maladies transmissibles de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (Guinée). Ce projet vise à développer des compétences locales à travers la formation de formateurs, le partage d’expertise, la mise en place d’un dispositif de veille informationnelle et la structuration d’un système de vérification des faits en matière de santé.
- Le projet « Renforcer la résilience transfrontalière entre l'Arménie et la Géorgie contre la Désinformation », conduit par la Fondation Civilitas (Arménie), en partenariat avec Myth Detector (Estonie). Ce projet multilingue vise à lutter contre la désinformation par le biais de la vérification collaborative des faits, de la production de contenu, d’échanges d'experts et de renforcement des capacités régionales. Il comprend la production d'analyses transfrontalières, la formation sur le terrain et des ateliers conjoints utilisant des outils de pointe comme l'OSINT et l’IA.
- Le projet « Lutter contre la désinformation et promouvoir l'information fiable au Bénin et au Burundi », conduit par l’Association des jeunes burundais pour le développement Inclusif (Burundi) et l’Association des blogueurs du Bénin (Bénin). Ce projet vise à lutter contre la désinformation électorale, les infox et les discours de haine en ligne, en langues locales, en formant une nouvelle génération de vérificateurs de faits capables de déconstruire les infox.
S’inscrivant dans le cadre du Projet « Prévention et lutte contre les désordres de l’information » de la programmation quadriennale 2024-2027, mis en œuvre par la Direction des affaires politiques et de la gouvernance démocratique (DAPG) de l’OIF, cette cinquième édition, d’une enveloppe globale de 492 964€, contribuera à renforcer la performance collective des acteurs francophones dans la promotion d’un espace informationnel intègre, pluraliste et résilient.
* Arménie, Belgique, Bénin, Bosnie-Herzégovine, Burundi, Cameroun, Canada, Côte d’Ivoire, Estonie, France, Guinée, Haïti, Moldavie, Monténégro, République Démocratique du Congo, Roumanie, Sénégal, Togo et Ukraine.
