La quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies a tenu, les 17,18 et 21 octobre 2019, son débat général sur les questions relatives à l’information, sous la présidence du Représentant permanent de l’Iraq auprès des Nations unies, Mohammed Hussein Bahr Aluloom.

En introduction du débat, la nouvelle Secrétaire générale adjointe à la Communication globale des Nations unies, Melissa Fleming, a exposé ses priorités, en particulier l’élaboration d’une stratégie de communication mondiale pour l’ONU. Cette nouvelle stratégie, axée sur le public, mettra l’accent sur la mise en place d’une « culture de l’évaluation » au sein du Département de la communication globale (DGC) qui servira à orienter de façon plus précise l’activité du Département.

Les Etats membres ont entamé le débat général en rappelant leur attachement au multilinguisme, consacré comme « valeur fondamentale de l’ONU », et en appelant à une meilleure intégration du multilinguisme dans toutes les activités des Nations Unies. Plusieurs délégations ont interpellé la Secrétaire générale adjointe sur l’importance de communiquer vers une audience mondiale, en s’adressant à elle dans ses différentes langues mais aussi sur des supports variés, compte tenu de la fracture numérique qui subsiste ainsi que des disparités vécues au sein d’un même pays ou d’une région en termes d’accès à Internet.

Le Représentant permanent de la Roumanie, l’Ambassadeur Ion Jinga, prononçant la déclaration au nom du Groupe des Ambassadeurs francophones, a souligné l’importance d’une pleine mise en œuvre du multilinguisme dans la communication des Nations Unies. Il a rappelé que les impératifs d’égalité et de parité des langues officielles s’imposaient à l’Organisation malgré les contraintes financières auxquelles elle fait face.

La Représentante permanente de l’OIF auprès des Nations Unies, l’Ambassadeur Narjess Saidane, a mis l’accent sur le fait que la représentation linguistique adéquate au sein des Nations Unies fait toujours défaut. Cette situation représente un risque élevé dans le contexte actuel de remise en cause du multilatéralisme. Elle est revenue sur l’étape franchie avec l’adoption, par l’Assemblée générale d’une nouvelle résolution sur le multilinguisme, le 16 septembre 2019. La mobilisation des délégations francophones a en effet été essentielle et a permis de réitérer toute l’importance que la communauté francophone attache à la réalisation effective du multilinguisme. Pour la Représentante permanente de l’OIF, il est crucial que le Secrétariat ne se contente pas de traduire des contenus dans les langues officielles, mais qu’il soutienne également la production, par les différents services et départements, de contenus dans les différentes langues officielles. A défaut, l’ONU ne fera que continuer de se priver d’une multitude de solutions et la mise en œuvre effective du multilinguisme continuera de peser de façon principale sur le Département de la communication globale plutôt que d’être mieux distribuée. 

La quatrième Commission a clôturé sa séance par l’adoption par consensus de deux projets de résolutions relatifs à l’information :

  • « L’information au service de l’Humanité » qui appelle les Etats à coopérer et à fournir une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement,
  • « Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information », qui accorde une large place à la promotion du multilinguisme dans les activités du Département de la Communication globale.
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