La Francophonie a pris part à la 68e session de la Commission de la condition de la femme, organisée du 11 au 22 mars 2024 au siège des Nations Unies, et a fait valoir, lors des événements organisés à son initiative, l’étendue de l’engagement de l’OIF et des acteurs francophones, en faveur des droits des femmes et des filles ainsi que de leur autonomisation.

Dès le 8 mars 2024, marquant la Journée internationale des droits des femmes, la Secrétaire générale de la Francophonie, Mme Louise Mushikiwabo, a tenu une Conversation francophone, au siège de la Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies, sur l’autonomisation économique des femmes. Cet événement, destiné à promouvoir les résultats du Fonds « La Francophonie avec Elles » a réuni, outre la Secrétaire générale, Mme Nana Trovoada, Vice-Présidente de la Fondation Solidariedade de Sao Tomé-et-Principe et Mme Randa Adechoubou, responsable principale des partenariats pour l’éducation à la Banque mondiale. Sous la modération de Mme Michèle Balourd-Quidal, Cheffe de l’Unité égalité femmes - hommes de l’OIF, les invitées ont partagé leur vision des défis qui se dressent devant l’accès à l’égalité des femmes et des filles, et les projets sur le terrain, qui sont développés au profit de leur autonomisation. Le bilan du Fonds a été salué comme l’illustration concrète d’une intervention à forte valeur ajoutée, conçue pour les femmes et les filles en situation de vulnérabilité et en mesure de produire des effets multiplicateurs.  

Le 12 mars 2024, en marge du segment ministériel de la Commission de la condition de la femme, les Ministres et Chefs de délégation francophones ont été conviés à la Concertation francophone de haut niveau sur « l’autonomisation des femmes francophones : levier pour une inclusion économique durable », au siège de l’ONU. Sous la présidence de la Secrétaire générale de la Francophonie et en présence d’une quarantaine de délégations, cette discussion, destinée à mettre en lumière les expériences des pays membres de l’OIF, a souligné la force des politiques mises en place à l’échelle de nombreux pays francophones, dans le contexte de défis qui demeurent immenses.

Lors du panel, Mme Aurore Bergé a mis en exergue l'importance de conjuguer nos efforts pour promouvoir la diplomatie féministe francophone, en utilisant le français, langue de liberté. Mme Salamba Diene, PDG de Biosene, a nourri la discussion de son témoignage d’entrepreuneure, jeune, ayant pris part à une Mission économique et commerciale de la Francophonie. Puis le temps des échanges a permis aux Ministres et hauts représentants du Tchad, de la Grèce, de la Belgique, du Rwanda, du Bénin, du Burundi, de l’Andorre, du Canada-Québec, du Canada, du Liban, de la Côte d’Ivoire et de la Tunisie, de présenter les politiques développées à l’échelle de leur pays. La discussion a en outre bénéficié de l’apport de l’Ambassadrice Leila Lora-Santos, Représentante permanente adjointe des Philippines auprès des Nations Unies, intervenant au nom de la présidence de la 68ème session de la Commission de la condition de la femme. La conversation a été enrichie grâce aux contributions significatives de la Coordonnatrice du Réseau Francophone pour l'Égalité Femme-Homme (RF-EFH), la Professeure Ndioro Ndiaye. Elle a proposé des recommandations ciblées aux États et gouvernements membres, visant à améliorer l'autonomisation économique des femmes au sein de l'espace francophone.

L’engagement de l’OIF s’est prolongé dans l’enceinte même de la Commission, lors de la discussion générale de la 68e session consacrée au thème prioritaire de l’accélération de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles par la lutte contre la pauvreté et le renforcement des institutions. L’intervention de la Représentante de l’OIF auprès des Nations Unies à New York, Mme Ifigeneia Kontoleontos, a mis l’emphase sur les initiatives stratégiques mises en œuvre par l’OIF et les priorités de sa programmation 2024-2027.

L’environnement de la session de la Commission aura également été marqué par la tenue de rencontres francophones à l’initiative de la société civile. Sous l’impulsion de la Professeure Ndioro Ndiaye, Coordonnatrice du RF-EFH, divers événements et dialogues ont rassemblé les délégations des pays membres de l’OIF, offrant la possibilité de faire entendre la voix des francophones sur la lutte contre la pauvreté des femmes et des filles et le financement adossé à l’égalité, l’accès des femmes et des filles aux services essentiels de santé et d’éducation, l’égalité salariale, le protocole de Maputo à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et les stratégies pour l’avancement des femmes africaines, la centralité de l’état civil, de même que sur le concept de « matrimoine ». Le réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie a joint ses efforts à cette mobilisation et a organisé, aux Nations Unies, un atelier sur « le budget sensible au genre, un outil d’égalité dans le financement des politiques publiques ». Enfin, l’OIF s’est associée à la Commission de l’UEMOA pour l’accueil d’une rencontre sur l’institutionnalisation du genre dans les politiques publiques.

L’ensemble de cette programmation aura souligné à quel point la Francophonie est porteuse d’initiatives et de solutions concrètes en faveur de la réalisation des droits ainsi que de l’autonomisation des femmes et des filles, mais aussi l’ampleur des obstacles à surmonter afin de parvenir à l’égalité, à tous les niveaux.

SÉLECTIONNÉ POUR VOUS