En 2021, l’OIF poursuit son engagement aux côtés de la Direction générale de l’état civil nigérienne, dans la mise en œuvre du Plan stratégique pour l’amélioration du système d’enregistrement des faits d’état civil et d’établissement des statistiques vitales du Niger (2017-2021).

Selon l’UNICEF, près de 50% des personnes vivant sur le continent africain ne sont pas enregistrées à l’état civil. L’enregistrement des faits d’état civil (naissance, mariage, divorce, décès) est pourtant indispensable à titre individuel pour bénéficier de l’ensemble des droits humains fondamentaux, c’est aussi une clé de la participation citoyenne et démocratique. À l’inverse, ne pas être inscrit à l’état-civil est une négation des droits d’une personne et emporte de nombreuses et graves conséquences juridiques et humanitaires.

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(Caravane de sensibilisation - DR)
 

Mobilisée sur ces problématiques depuis plusieurs années, l’OIF a lancé en 2020 un projet pilote dans la région de Zinder, sur sollicitation du Niger, qui a permis l’enregistrement de plus de 7 300 individus, dont 90% d’enfants. Saray Lawali, 40 ans, une des bénéficiaires du programme, rappelle en quoi le défaut d’acte de naissance lui a été préjudiciable : « Sans pièces d’identité, vous ne pouvez pas circuler librement dans le pays et, pour les mêmes raisons, vous ne pouvez pas accéder à des emplois. »

La deuxième phase de ce  projet vise en 2021 à enregistrer à l’état civil plus de 10 000 individus. L’OIF intervient en partenariat avec la Direction régionale de l’état civil de la Province de Zinder, la Commission nationale des droits humains du Niger*, la Chambre nationale notariale du Niger** et un consortium d’organisations de la société civile (Observatoire Pharos et Regards de Femme, accréditées à la Conférence des OING de la Francophonie et Karkara et CAO Niger, deux ONG nigériennes).

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(Audience foraine - DR)
 

Les activités suivantes se succèdent – jusqu’en octobre - dans une cinquantaine de villages répartis sur trois communes de la Province de Zinder (Bouné, Dungass, Gouna) :

  • des formations des préposés aux écritures sur les techniques d'enregistrement et la gestion de l’état civil ;
  • des formations au bénéfice de femmes, chefs coutumiers et religieux sur leur rôle d’influence auprès des populations en faveur de l’enregistrement des faits d’état civil ;
  • des caravanes de sensibilisation pour informer les populations sur l’importance d’enregistrer les enfants dès la naissance et les droits qui en découlent ;
  • des audiences foraines mobiles, qui se déplaceront au plus près des populations afin de maximiser le nombre d’enfants dotés d’un acte d’état civil.

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(Formation des préposés - DR)
 

Formé en 2020 en tant que préposé à l’état-civil, Abdoullahi Fado Nouhou, 55 ans, témoigne de son expérience lors d’une audience foraine : « Durant huit jours de travaux avec l’équipe conduite par le juge, nous avons sillonné plusieurs villages : chaque étape nous a permis de sensibiliser les populations à l’importance de se faire enregistrer, puis de procéder à l’établissement des documents. Nous avons  ainsi pu renforcer nos compétences, notamment sur les procédures à suivre. »

Le projet prête une attention toute particulière aux enfants, notamment les filles, susceptibles d’être déscolarisés s’ils ne sont pas dotés d’un acte de naissance avant la prochaine rentrée scolaire : un passeport pour l’avenir.

 

 

* qui assure la Présidence de l’Association francophone des Commissions nationales des droits de l’Homme

** membre de l’Association du Notariat francophone qui cofinance cette intervention
 


 

Vidéo : lancement du projet en 2020

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