Chapeau

Le 25 mai 2018 s’est tenue, à la Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations unies à New York, une discussion francophone intitulée « Les processus de transition démocratique – l’expérience haïtienne. Contribution à la réflexion sur la pérennisation de la paix ». Cet échange, en partenariat avec l’International Peace Institute (IPI) et la Mission permanente d’Haïti auprès des Nations unies, visait à contribuer à une meilleure appréhension du concept de pérennisation de la paix en s’appuyant sur l’expérience haïtienne (2004-2006). Il a permis de présenter le rôle de l’OIF dans l’accompagnement de ses pays membres confrontés à des crises de la démocratie et la plus-value de l’action politique de la Francophonie.

Revenant sur la publication de son ouvrage « L’œuvre législative du gouvernement de transition d’Haïti (2004-2006) », Gérard Latortue a partagé son expérience à la tête du gouvernement haïtien. Compte tenu de l’instabilité institutionnelle, cause de crises politiques répétées et de l’importance de la corruption qui sévissait, l’action gouvernementale s’était alors concentrée autour de deux priorités : la réforme de l’administration publique et la refondation de l’État. L’ancien Premier ministre s’est également attaché à réaliser un ouvrage qui rassemble l’ensemble des décrets lois ayant été pris à cette période, par le gouvernement de transition, afin de permettre une refondation en profondeur de l’Etat de droit en Haïti et d’ériger un cadre législatif durable. Cet ouvrage se veut un guide pour l’ensemble des pays confrontés à une situation de fragilité institutionnelle similaire. La conversation tenue le 25 mai 2018 s’est poursuivie autour du rôle de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), puis celui de la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) et de l’opportunité d’une référence au Chapitre 7 de la Charte des Nations unies dans le mandat de cette dernière. William Gardner, conseiller aux affaires politiques pour l’équipe Amérique latine et Asie du Département des opérations du maintien de la paix en charge de la MINUJUSTH est revenu longuement sur l’action des Nations unies en Haïti et sur les défis que la présence onusienne rencontre, qu’il s’agisse de la formation des effectifs de policiers, du renforcement des capacités judiciaires ou encore de problématiques liées au développement. Enfin, interrogés par Namie Di Razza de l’International Peace Institute (IPI), les membres du panel – Denis Régis, Représentant permanent d’Haïti auprès des Nations unies, Gérard Latortue et William Gardner – ont convenu que l’action de la communauté internationale et des organisations non gouvernementales en Haïti devait se poursuivre, en étant toutefois mieux coordonnée, au bénéfice d’une administration publique haïtienne renforcée.