Chapeau

Dans le cadre de sa visite officielle en Tunisie, la Secrétaire générale s'est entretenue avec le Président de la République Beji Caïd Essebsi, le chef du gouvernement Youssef Chahed et plusieurs de ses ministres.

Au cours de ces entretiens, les autorités tunisiennes ont marqué leur fort attachement à la Francophonie, qui en Tunisie à une dimension historique au regard du rôle prédominant qu'à eu à jouer Habib Bourguiba dans la création de la Francophonie institutionnelle. Cette dernière célébrera d'ailleurs son 50eme anniversaire en Tunisie, pays hôte du Sommet des chefs d'Etat et gouvernement en 2020. Cette visite, la première de Mme Jean en Tunisie en qualité de Secrétaire générale de la Francophonie, intervient à un moment crucial de l'histoire contemporaine de ce pays du Maghreb qui a vu ses femmes et ses hommes se soulever entre 2010 et 2011 pour mettre à bas le régime en place. La Révolution de Jasmin a conduit les Tunisiens à opérer des changements irréversibles sur le terrain politique, qui se sont traduits en 2014 par l'avènement de la démocratie portée par une nouvelle constitution novatrice qui pose le principe de la liberté de conscience, une première dans le monde arabe. Aujourd'hui, la Tunisie peut s'enorgueillir de l'héritage d'Habib Bourguiba, celui d'un État fort qui n'a pas vacillé sous les coups de boutoirs de l'extrémisme islamiste, celui d'un espace doté d'infrastructures modernes et fortes. Six ans après, la situation en Tunisie n'en demeure pas moins fragile. Dans ce contexte, les interlocuteurs de Mme Jean lui ont rappelé combien les défis sécuritaires et sociaux-économiques auxquels faisait face leur pays, dépassaient largement le seul cadre national pour impliquer la sous-région, voire l'ensemble méditerranéen. Ils ont tout particulièrement insisté sur la nécessité aujourd'hui de soutenir financièrement un État qui continue d'assumer toute sa part de responsabilité dans la lutte contre le terrorisme, qui a su accueillir dignement sur son territoire une grande population de déplacés et de réfugiés en provenance de Libye, et qui doit faire face désormais aux attentes légitimes de la population tunisienne sur le terrain économique et social. La Secrétaire générale a entendu cet appel et s'est engagée à le faire vivre au sein de la famille francophone et au-delà. {« Aider la Tunisie à réussir cette seconde étape de la transition démocratique doit aujourd'hui plus que jamais engager l'ensemble des États et des gouvernements de l'espace francophone. La réussite de la Tunisie sera celle de toute la Francophonie ou ne sera pas »}, a déclaré Michaëlle Jean.