Le Groupe des Ambassadeurs recevait pour l’occasion la Secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe, Gabriella Battaini-Dragoni, qui présentait le rapport 2016 du Conseil de l’Europe, intitulé « {La situation de la démocratie, des droits de l'Homme et de l'Etat de droit. Un impératif pour la sécurité de l’Europe} ».
Le Représentant permanent de l’OIF, Stéphane Lopez, a rappelé les relations étroites qui unissent l’OIF et le Conseil de l’Europe, et l’intérêt qu’il y avait à entendre les autorités de cette institution sur cette thématique, dont l’examen ne doit pas se limiter aux pays du Sud, comme c’est trop souvent le cas, mais aussi s’appliquer à ceux du Nord et, ici, européens.
Dans son exposé introductif au débat, la Secrétaire générale adjointe a développé le concept de « sécurité démocratique », et mis en avant les liens qui existent entre l’instabilité intérieure d’un État ou la détérioration des relations entre Etats voisins, et la dégradation de l’état de droit, et notamment l’ingérence politique dans le champ de la justice ou des médias, ainsi que la discrimination à l’égard des minorités nationales ou la violation du droit des migrants.
Elle a aussi évoqué le contexte européen de crise économique et les politiques d’austérité, qui font le lit des crispations identitaires, des populismes et nationalismes, et favorisent des politiques de nature à porter atteinte aux droits de l’Homme, dont ceux sociaux.
La Présidente de séance et Directrice des Affaires européennes et multilatérales a félicité la Secrétaire générale adjointe à la fois pour la qualité et l’exigence du rapport de son Institution, mais aussi pour la clarté et l’exhaustivité de sa présentation synthétique.
Le débat s’est engagé avec les Ambassadeurs et notamment les représentants du Maroc, du Canada, de Djibouti, de Madagascar et du Canada-Québec, autour de l’universalité des problématiques soulevées par le Conseil, des méthodes utilisées pour établir le rapport, des moyens dont l’institution dispose pour remédier aux constats parfois sévères faits, de la portée de ces constats sur d’autres institutions, dont en particulier le Parlement européen.
L’Ambassadeur du Canada s’est arrêté pour sa part sur les enjeux du respect de la diversité, insistant sur son rôle stabilisateur des sociétés et sa contribution à la prospérité de la société canadienne pendant que la Représentante du Canada-Québec revenait sur le déficit de confiance, tant au niveau économique que politique, qui se faisait jour actuellement chez les citoyens.
Le représentant du Maroc a évoqué le défi lancé à toutes la communauté internationale et particulièrement aux Etats, très au-delà de ceux européens, de faire face aux menaces qui frappent et pèsent sur les sociétés, tout en maintenant le niveau d’exigence élevé en matière de respect des droits de l’Homme.
La Secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe a répondu point par point, prolongeant le débat jusqu’à tard en fin de matinée, à la grande satisfaction de la quarantaine de représentants présents.