Les objectifs de cette réunion étaient, d’une part, de sensibiliser la communauté internationale sur les principaux défis auxquels sont confrontés les juges lors du traitement des affaires de terrorisme, et d’autre part de renforcer la coopération entre le monde diplomatique et judiciaire, aujourd’hui nécessaire pour promouvoir l’État de droit en tant que rempart contre l’extrémisme violent.
Y ont pris part, d’éminents représentants du monde judiciaire tels que Stephen Breyer, juge à la Cour suprême des États-Unis, et des juges/présidents de Cours suprêmes de l’Afrique du Nord, d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient. À l’ouverture de la réunion, Edmond Mulet, Chef de cabinet du Secrétaire général des Nations unies, a relevé le rôle décisif que jouent les juges dans l'interprétation et la promotion de mesures de lutte contre le terrorisme s'inscrivant dans le respect des droits de l'Homme. Jean-Paul Laborde, Directeur exécutif du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité de l'ONU, a quant à lui estimé que cet événement était une première étape, qui devrait offrir aux juges une opportunité d’accéder plus souvent aux instances internationales. Pour M. Laborde, « {ces liens entre le monde diplomatique et le monde judiciaire sont essentiels pour l'avenir de la lutte contre le terrorisme et pour la lutte contre toutes les formes de criminalité internationale} ».
Michel Carrié, Sous-directeur a.i. à la Direction « Affaires politiques et gouvernance démocratique » de l’OIF, a réitéré l’engagement de la Francophonie, « {mobilisée pour contribuer à la lutte contre l’intolérance, la négation de l’humanité, les discours de haine et la remise en cause des valeurs de solidarité, de partage, de respect des droits et des libertés qui constituent notre patrimoine commun} ». Selon lui, la communauté internationale doit se mobiliser et coordonner son action afin de renforcer les États dans la réponse pénale au terrorisme apportée par les hautes autorités judiciaires. C’est cette vision de la lutte contre le terrorisme que traduit « {l’action de la Francophonie qui porte entre autre, sur l’appui au renforcement des capacités institutionnelles, professionnelles et de la société civile dans l’espace francophone, la mutualisation des expériences et bonnes pratiques, l’échange, la solidarité et le développement et la promotion nationale et internationale de l’expertise francophone} ».
Pour rappel, le Comité contre le terrorisme (CCT) est un organe politique du Conseil de sécurité, créé par la résolution 1373 de 2001 relative à la lutte antiterroriste, qui met en œuvre un mécanisme de contrôle en vue d’établir un suivi de l'exécution par les États membres des principes onusiens en la matière.
A la suite de cette rencontre, une réunion sur les enjeux des réformes judiciaires en Tunisie a été organisée le 11 mars 2016 à la Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations unies à New York (RPNY) par « Global Center on Cooperative security (Global Center), en partenariat avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT) et l’OIF. Animée par Dominique Loriferne, Secrétaire général de l’AHJUCAF (Association des hautes juridictions de cassation des pays ayant en partage l’usage du français), important réseau institutionnel de la Francophonie, cette rencontre a permis d’avoir des échanges avec le premier président de la Cour de cassation de Tunisie, Khaled Ayari, et de discuter des enjeux de réformes judiciaires en cours dans son pays.