Chapeau

Le Groupe des Ambassadeurs francophones a tenu, le 18 juin 2018, une rencontre avec Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, et Atul Khare, Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, autour de la nouvelle initiative « Action pour le maintien de la paix », lancée par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en mars dernier.

Au cours de la discussion, M. Lacroix a présenté cette initiative comme étant une plateforme de discussion qui invite les Etats et les organisations internationales, régionales et sous-régionales à réfléchir de manière inclusive afin de relever collectivement les défis auxquels sont confrontées les opérations de maintien de la paix. L’initiative poursuit trois objectifs principaux : parvenir à une réorientation réaliste des mandats, renforcer la sécurité des missions et mobiliser plus largement les Etats dans la contribution aux opérations de maintien de la paix. « Action pour la maintien de la paix » est organisée autour de cinq piliers : politique et mandats, performance, partenariats, protection des civils et consolidation de la paix. Le pilier « partenariats » est ressorti de la discussion comme un élément central dans la vision commune sur les défis auxquels le maintien de la paix fait face. Ces partenariats, à l’échelle triangulaire, bilatérale ou multilatérale, permettent le partage des informations, la formation des unités de police et militaires, le soutien en logistique et équipement, la formation à l’ingénierie médicale, mais encore le renforcement de l’engagement politique et l’approfondissement de la coopération entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents. A cet égard, l’OIF offre, selon MM. Lacroix et Khare, une plateforme susceptible de capitaliser sur la diversité de ses Etats membres et de la nature de leur engagement en appui aux opérations de maintien de la paix, dont près des deux tiers se déroulent en terrain francophone. Le Secrétaire général adjoint aux OMP a porté son attention sur l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix qui contribue au renforcement des capacités des pays contributeurs francophones et soutient techniquement le renforcement du dialogue triangulaire qui doit permettre des partenariats innovants entre les pays francophones qui fournissent les contingents et les pays fournisseurs d’équipements. Le 22 juin 2018, l’Ambassadeur Narjess Saidane, Représentante permanente de l’OIF auprès des Nations unies, a pu, lors des consultations co-facilitées par la France et l’Ethiopie sur ce pilier « Partenariats », rappeler l’objectif de cohérence recherché. Elle a souligné l’opportunité pour le document d’engagements* d’aller dans le sens d’un multilateralisme « en réseau et en action » prôné par le Secrétaire général Guterres, en engageant, en plus des Etats membres, les organisations internationales, régionales et sous régionales ; elle n’a pas manqué, à cet égard, d’attirer l’attention sur la nécessité d’améliorer le caractère inclusif des textes actuels qui ne se réfèrent qu’aux organisations regionales et sous-régionales, aucun de ces qualificatifs ne s’appliquant a une organisation intergouvernementale telle que l’OIF. Outre la volonté de l’OIF d’intensifier le plaidoyer en faveur d’un financement prévisible et durable des OMP, Mme Saïdane a réitéré l’engagement de l’organisation qu’elle représente à soutenir l’approfondissement des partenariats entre les pays en s’appuyant notamment sur l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix. Selon elle, les engagements pris par les Etats membres en septembre 2018 devront effectivement soutenir la mise en place d’un mécanisme clair et concret pour faciliter de manière structurelle et systémique le développement de partenariats entre les Etats. Ce mécanisme devra s’appuyer sur le partage régulier, par les départements concernés du Secrétariat des Nations unies, d’une évaluation précise des besoins à combler dans les opérations déployées. ---- * {Les consultations du Secrétariat de l’ONU avec les Etats membres du Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et de police, les pays hôtes, les contributeurs financiers et les organisations internationales et régionales doivent aboutir à une Déclaration d'engagements communs pour le maintien de la paix formalisée lors d’un événement de haut niveau organisé en septembre prochain.}