Chapeau

L’OIF a pris part au débat sur « les jeunes, la paix et la sécurité » organisé par le Conseil de sécurité des Nations unies le 23 avril 2018.

Ce débat auquel ont participé plus de 75 délégations a été l’occasion de présenter l’étude sur [« les jeunes et la paix et la sécurité »->http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/2018/86] résultant de la résolution 2250 du 15 décembre 2015. Cette dernière représentait une reconnaissance sans précédent de l’urgente nécessité de mobiliser les jeunes pour la promotion de la paix et de la sécurité. Les participants au débat ont notamment examiné les recommandations formulées dans ladite étude, réalisée par un groupe d’experts désignés par le Secrétaire général des Nations unies et qui se veut être une véritable stratégie pour la mise en œuvre de la résolution 2250. Le rapport met en avant un certain nombre de points clef, à commencer par la nécessite de se défaire de la « panique politique contreproductive », fondée sur l’association de la jeunesse à l’extrémisme violent, à une croissance démographique incontrôlée, au chômage et au manque d’éducation, et à une invasion croissante de migrants et de réfugiés. Ces perceptions, tout à fait éloignées des réalités quotidiennes des jeunes, contribuent à produire des politiques publiques inadaptées. Selon l’auteur principal de l’étude, il convient de lutter d’abord contre l’exclusion et la marginalisation et se concentrer sur une approche de sécurité positive. Il convient également de renforcer les analyses et de disposer de données permettant de mieux cerner les réalités des jeunes, tout en documentant par ailleurs et en soutenant, les initiatives soutenues par des jeunes au travers le monde, et qui contribuent au maintien de la paix. Narjess Saidane, Observatrice permanente de l’OIF, est intervenue lors de ce débat, exprimant le vœu de voir l’agenda jeunes, paix et sécurité faire l’objet, à l’avenir, d’un suivi régulier au sein du Conseil de sécurité. Elle s’est félicitée de ce que l’étude indépendante souligne de manière pertinente qu’il faut s’éloigner des stéréotypes simplistes, alors que les jeunes dans leur majorité ne demandent qu’à participer à la paix et au développement et qu’ils le font déjà. Son intervention a permis de souligner tout l’engagement de l’OIF, dotée d’une stratégie jeunesse issue du sommet de 2014, et plaçant les jeunes et les femmes au cœur de l’ensemble de ses actions, rappelant les modalités de la campagne Libres Ensemble. Reconnaissant que l’espace francophone est aujourd’hui « {bien loin d’être épargné par la violence} », l’Observatrice permanente a rappelé qu’il convient plus que jamais d’œuvrer pour réconcilier les jeunes avec les décideurs, l’OIF engageant à cet égard ses capacités de plaidoyer, de médiateur politique aux plus hauts niveaux et de partenaire technique auprès de ses Etats membres, pour contribuer au maintien d’un Etat de droit protecteur de la jeunesse, de son expression et de son implication, tout en développant ses actions en faveur de l’éducation, de la formation et de l’insertion économique des jeunes. Madame Saidane a terminé son intervention en rappelant la nécessité d’une meilleure convergence entre les différentes organisations et entre les différents mécanismes déjà en place, autant d’opportunités pour intégrer de manière systématique aux tables de décision une jeunesse déjà suffisamment structurée. Une nouvelle résolution a été introduite par Le Pérou et la Suède, et est destinée à compléter la résolution 2250 du Conseil de sécurité, en y introduisant notamment une dimension liée à son suivi. Elle sera présentée pour négociations et adoption dans les semaines à venir.