Chapeau

Le Groupe des ambassadeurs francophones de Bruxelles (GAF-B) a tenu sa première réunion de 2018 le 12 février, à la Représentation roumaine, avec pour invité spécial Stefano Manservici, Directeur général du Développement et de la Coopération internationale de la Commission européenne (DEVCO). L'objectif de cette rencontre : dialoguer autour de l’avenir de la relation Union européenne-Groupe Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP).


Organisée à l'initiative de la Représentation permanente de l'OIF et sous la présidence de la Représentante de la Roumanie auprès de l'UE, cette réunion s'est déroulée en présence des Représentants permanents français, bulgare, belge, chypriote et luxembourgeois et d’une quarantaine d’ambassadeurs bilatéraux et Chefs de mission. En ouvrant la séance, la Représentante permanente roumaine, l’Ambassadeur Luminita Odobescu, a remercié l’OIF pour cette initiative très synchrone avec l’agenda de l’UE et rappelé les enjeux pour les quelque 60 Etats membres de l’OIF concernés soit au titre de leur statut de membre de l’UE, soit à celui de membre du Groupe ACP. De son côté, le Représentant permanent de l’OIF, l’Ambassadeur Stéphane Lopez, a évoqué le contexte des négociations sur le Post-Cotonou et de la réflexion sur le 12ème Fonds européen de développement (FED) et plus largement le nouveau Cadre financier pluriannuel de l’UE. Il a dit la légitimité et l’engagement de l’OIF à faire en sorte que les acquis de la relation ACP-UE soient exploités au mieux des intérêts partagés des pays européens et du Sud. Prenant la parole, le Directeur général DEVCO s’est félicité de la tenue d’une telle rencontre qui offre l’occasion d’échanges ouverts, en langue française, avec des Représentants permanents de pays membres de l’UE et des pays ACP sur un sujet d’actualité. Il a rappelé le caractère stratégique et précieux pour l’UE de sa relation aux pays ACP, en raison, notamment, d’enjeux sécuritaires, économiques et politiques évidents, a fortiori dans le contexte migratoire que l’on sait. Il a dit la volonté de la Commission européenne d’œuvrer, dans un esprit d’ouverture et de dialogue, pour l’avénement d’un partenariat modernisé, d’égal à égal, susceptible de permettre à l’UE et aux ACP de faire face ensemble aux défis communs de l’heure. Il a rappelé le cadre global qui structure l’action extérieure de l’UE, à savoir l’agenda 2030 de l’ONU, le « Consensus européen pour le développement » et « la stratégie européenne de politique extérieure et de développement. » Il a souligné l’importance de bâtir un partenariat rénové qui adopterait la forme d’un accord cadre dit « châpeau », juridiquement contraignant, assorti de trois accords régionaux de nature à s’adapter à la diversité des trois espaces africain, caribéen et pacifique. Les Représentants permanents et Ambassadeurs ont, par la suite, eu des échanges qui ont fait apparaître les différences de points de vue et la nécessité d’œuvrer à fournir à chacun les garanties d’une inclusivité et d’une prise en compte des acquis de la relation UE-ACP. Le Représentant permanent français, Philippe Léglise-Costa, et l’Ambassadeur du Sénégal, s’exprimant au titre de la troïka des présidences ACP, se sont notamment exprimés fortement en ce sens. S’exprimant au titre de la Présidence bulgare du Conseil européen, le Représentant permanent de la Bulgarie, Dimiter Tzantchev, a souligné que la plupart des pays de l’UE soutiennent la proposition de la Commission européenne et rappelé l’objectif de la Présidence bulgare de parvenir à un consensus sur le sujet avant la fin de la présidence bulgare (juillet 2018), et a insisté sur la priorité que constitue en particulier la gestion des flux migratoires.