Réunissant une trentaine de Ministres de l’Intérieur et de la Santé provenant notamment de 52 États du Continent africain ainsi que 300 participants, dont des responsables de services en charge de l’état civil en Afrique, cette conférence faisait suite à celles d’Addis-Abeba en 2010, de Durban en 2012 ainsi que de Yamoussoukro en 2015. Elle était orientée vers la réalisation des objectifs du développement durable fixés par les Nations unies en septembre 2015 et l’Agenda de l’Union africaine à l’horizon 2063.
Organisée conjointement par la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), cette rencontre a rassemblé notamment l’UNICEF, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS), la Banque mondiale et plusieurs ONG internationales.
La conférence de Nouakchott, comme les précédentes, a servi de cadre à l’évaluation des progrès réalisés ainsi qu’à l’identification des principaux obstacles auxquels sont encore confrontés les États africains dans le processus de modernisation de leurs états civils respectifs, l’objectif étant de bâtir des systèmes performants, fondés sur des données fiables. Il en est ressorti que le Continent avance depuis 2010 vers une bonne maîtrise des enregistrements des naissances avec certaines disparités importantes, notamment entre pays francophones et anglophones. Cependant, l’enregistrement des taux de décès reste globalement bas et les statistiques y relatives, incertaines. D’où la nécessité d’accélérer le processus d’enregistrement de l’ensemble des faits, dits vitaux (naissance, mariage, divorce,…), et de systématiser l’établissement des statistiques vitales.
Pour rappel, l’OIF, à la suite de l’atelier technique d’Addis-Abeba de novembre 2016, sur « les registres d’état civil et les élections en Afrique », a organisé, en collaboration avec [cinq réseaux institutionnels de la Francophonie->https://www.francophonie.org/reseaux-institutionnels-francophonie-44250], un séminaire d’experts consacré à l’état civil, les 18 et 19 octobre 2017, afin de mettre en exergue les enjeux en termes de gouvernance démocratique, de justice, de sécurité et de police en préparation de cette Conférence.
La participation de l’OIF à la 4ème Conférence des Ministres africains en charge de l’état civil s’inscrivait dans cette même dynamique insufflée en 2014 par la Secrétaire générale de la Francophonie en faveur de la modernisation de l’état civil. Le but est de combattre le phénomène « d’enfants fantômes » et de permettre, à terme, un enregistrement systématique des enfants à la naissance pour une meilleure identification des personnes en âge de voter.