À l’approche du XVIe Sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Madagascar les 26 et 27 novembre 2016, ils ont échangé sur les questions de financement du développement, cruciales pour que les pays à faible et moyen revenus de la Francophonie soient en mesure de réaliser les nouveaux Objectifs de Développement Durable et l’Accord de Paris sur le climat, convenus en 2015. La réunion était placée sous la présidence d’Abdoul Aziz Tall, Ministre en charge du suivi du Plan Sénégal émergent, et la co-présidence de François Maurice Gervais Rakotoarimanana, Ministre des Finances et du Budget de Madagascar, et d’Alamine Ousmane Mey, ministre des Finances du Cameroun.
Les ministres des Finances des pays francophones à faible revenu ont partagé avec leurs homologues leurs priorités, identifiées depuis quelques années, en matière de fiscalité afin d’améliorer la mobilisation de leurs ressources intérieures et financer leur développement durable : l’audit des grandes entreprises, la réduction des exonérations et dépenses fiscales, la révision des traités fiscaux et d’investissement et l’amélioration de la progressivité des impôts ; les secteurs miniers, pétroliers et gaziers ou de la pêche devant également faire l’objet d’une attention particulière pour les pays disposant de ces ressources naturelles.
La réunion a également permis d’informer des résultats de la concertation et du plaidoyer menés conjointement par la Francophonie et le Commonwealth auprès du G20, auxquels le réseau des ministres a été largement associé.
Les participants ont salué et encouragé les efforts des ministres des pays à faible revenu pour identifier des solutions et formuler des propositions en vue d’améliorer leurs politiques et accroitre leurs recettes fiscales, tout comme la dynamique de dialogue et de collaboration qui s’est instaurée sur ces sujets avec les institutions internationales et de gouvernance mondiale ou d’autres groupes de pays, tels que les pays du Commonwealth et le Caucus africain.
Après la rencontre, les ministres des Finances des pays à faible revenu ont également tenu une conférence de presse pour présenter aux médias et à la société civile leurs préoccupations en matière de financement du développement. Ils ont évoqué l’importance du financement public pour le développement durable et l’adaptation au changement climatique, la nécessité de développer les financements innovants pour le climat, leur souci de ne pas mettre en péril la viabilité de leur dette et la nécessité de réformer le système fiscal international pour leur permettre de mieux mobiliser leurs ressources intérieures. À cet égard, ils ont particulièrement relevé le manque de cohérence des politiques de la Banque mondiale et ont demandé que celle-ci renonce aux demandes d’exonérations fiscales sur ses financements, notamment lorsqu’il s’agit de projets à but lucratif, et supprime du rapport « Doing Business » son indicateur portant sur les impôts et taxes des entreprises, qui encourage les faibles pressions fiscales sur celles-ci.