Taiba Ndiaye est une petite commune à l’ouest du Sénégal. Son économie, basée pour l’essentiel sur l’agriculture pluviale, occupe plus de la moitié de sa population active, dont une partie s’investit dans le maraîchage. Cependant, le secteur est en proie aux pénuries d’eau qui rendent les récoltes plus qu'incertaines.
Face à cette contrainte, El Hadj Youssou Diop a trouvé une alternative : l'agriculteur a aménagé un système d’irrigation sommaire dans son exploitation maraîchère de Taiba Ndiaye. Des travaux rendus possibles grâce à un prêt obtenu via un fonds d’impulsion de l’économie locale, lancé en 2013, et mieux connu par les habitants de la commune sous son acronyme : Fidel. Ce fonds s’inscrit dans le cadre du Programme francophone d’appui au développement local (Profadel/OIF), qui a pour objectif de mettre à disposition des communautés des outils qui contribuent au développement de leurs localités : activités de formation, élaboration de plans locaux de développement, microcrédit, etc.
« {Depuis la réalisation de cet aménagement hydroagricole, j’ai multiplié par deux la superficie emblavée et augmenté la productivité de mon exploitation agricole} », témoignait fin 2014 l’agriculteur, qui a pu ainsi produire des cultures contre-saison et permettre à de nombreuses personnes de travailler dans son exploitation.
Comme El Hadj Youssou Diop, plus d’une centaine de producteurs appartenant à 26 groupements – dont des associations féminines – et œuvrant dans divers domaines tels que le commerce, l’embouche bovine, la transformation des produits céréaliers, le maraichage, l’aviculture ou le commerce des produits agricoles, ont bénéficié des 41 750 000 FCFA (63 647 €) de microcrédits accordés au cours de la première phase du Fidel. Au terme de la première année de mise en œuvre, le revenu moyen mensuel des membres des groupements avait augmenté de près de 50% ; les producteurs ayant désormais la possibilité d’épargner et d’investir dans leurs propres projets.
Forte de ces premiers succès, l’initiative a essaimé : la Banque nationale pour le développement économique du Sénégal a mobilisé des millions de francs CFA pour financer la mise en œuvre de microprojets, tandis que l’Agence de développement local (ADL) envisageait la duplication du Fidel dans d’autres régions du Sénégal.
À travers ce fonds, le Programme de développement local de l’OIF atteint progressivement ses objectifs : impulser le développement économique local en favorisant l’accès des producteurs aux services financiers de base, renforcer la maîtrise d’ouvrage communale des acteurs locaux et – effet induit – freiner l’exode rural.
|{{{Le Saviez-vous ?}}}
-* Profadel/OIF intervient dans 12 localités de trois pays : le Rwanda, le Sénégal et le Togo. Une phase pilote va [être lancée au Burkina Faso->art47153]
-* 11 plans locaux de développement ont été élaborés
-* 18 microprojets bénéficient à environ 47 697 personnes.
-* Parmi les types de projets menés : la construction d’infrastructures d’assainissement, celle de moulins pour la transformation de céréales, la relance de filières bovines, l'appui à l’intensification de bananeraies...|
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|{{Voir aussi:}}|
|[{{Francophonie des solutions #5 : Favoriser la réussite scolaire}}->art47035]|
|[{{Francophonie des solutions #4 : Soutenir les films et séries francophones}}->art46965]|
|[{{Francophonie des solutions #3 : Favoriser la mobilité des jeunes}}->art46883]|
|[{{Francophonie des solutions #2 : Promouvoir l'entreprenariat des Femmes}}->art46777]|
|[{{Francophonie des solutions #1 : Mieux couvrir les élections }}->art46728]|