Chapeau

Chaque année, la Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations unies à New York organise trois séminaires francophones, en partenariat avec la Mission permanente du Luxembourg auprès des Nations unies et le Réseau de recherche sur les opérations de paix de l’Université de Montréal (ROP). Le premier, consacré à la prévention des conflits, s’est tenu le 7 juin 2016.

Le principal objectif était d’échanger sur l’importance de l’action de prévention des conflits et de médiation, dans le suivi notamment des évaluations conduites en 2015 par les Nations unies sur le maintien et la consolidation de la paix, ainsi que sur la thématique « femmes, paix et sécurité ». Présidé par Sylvie Lucas, Représentante permanente du Luxembourg auprès des Nations unies, et modéré par Marie-Joelle Zahar, Directrice du ROP, ce séminaire a notamment permis d’aborder les enjeux de l’action internationale en faveur de la prévention des conflits. Stephen Jackson, Chef de l’unité des politiques et directives du Département des Affaires politiques des Nations unies, est revenu sur la mise en place de l’Unité d’appui à la médiation des Nations unies et les défis actuels de l’action de médiation : singulièrement la prolifération des acteurs et le manque de moyens affectés à la prévention, malgré l’accent mis par l’ONU sur la primauté des solutions politiques. Au titre des opportunités, il a relevé le caractère inclusif du nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui consacre le lien étroit entre paix et développement. Pour El-Ghassim Wane, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, l’action de prévention souffre aussi d’un manque important de ressources et de volonté politique. Au-delà, ce deuxième panéliste a relevé les éléments de prévention découlant de l’action de maintien de la paix, en particulier à travers les tâches de proximité prévues dans les mandats des opérations de maintien de la paix, les missions d’analyse politique ou encore la protection des civils. Revenant sur l’expérience de l’Union africaine en la matière, il a souligné l’intérêt pour les Nations unies, sur la base d’avantages comparatifs, de renforcer sa coopération avec les organisations régionales et sous-régionales qui, très souvent, ont une capacité d’intervention plus large en matière de prévention des conflits. Représentante permanente a.i. de l’OIF auprès des Nations unies, Patricia Herdt a rappelé les spécificités de l’intervention francophone, l’action des envoyés spéciaux et les efforts de promotion de la doctrine francophone dans ce domaine, soulignant que la question de la prévention des conflits était au cœur de la coopération de la Francophonie avec l’ONU.