Chapeau

Deuxième volet de notre série mensuelle sur les solutions concrètes qu’apporte la Francophonie à travers ses programmes. Ce mois-ci, la promotion de l'entreprenariat des Femmes


{A l’occasion de la journée mondiale de la femme, le 8 mars, rencontre avec la Camerounaise Augustine Kouidou, créatrice de mode, entrepreneur et lauréate 2015 du programme de l’OIF Édition Limitée.}
Quelle a été votre expérience lors du Programme Edition limitée ? Ça a été une expérience très enrichissante à la fois professionnellement et humainement. Professionnellement, car le fait d’échanger, de discuter et partager des techniques avec 6 autres designers d’origines différentes (et donc de vécu et d’expériences diverses) m'a énormément enrichi. Humainement, car j’ai parfois dû gérer les susceptibilités des uns et des autres et prendre sur moi pour faire avancer les choses. Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette expérience ? Mes meilleurs souvenirs sont ces nuits blanches passées avec certains de mes collègues (Lahad, Moussa, Martha) à travailler dans les locaux de Thiane Diagne. On s'encouragerait mutuellement dans une ambiance bon enfant, ponctuée de rires, tout en buvant du chai. Qu’est-ce-qui vous inspire? Quel est votre processus créatif ? Je m'inspire de la rue, de mes voyages, des tendances populaires et des films. Je commence d’abord par faire l’esquisse de mes modèles sur papier, puis je réalise le prototype sur toile et enfin, après avoir fait les modifications nécessaires, je réalise la tenue sur tissu. Devenir lauréate d’Edition limitée a-t-il changé votre quotidien ? Si oui, comment ? Ça a radicalement changé mon quotidien. J’ai appris à gérer mon personnel de manière plus efficace - pour que chacun réalise son potentiel -, à intégrer des standards de qualité et à déléguer les responsabilités. Quels mots d’encouragement donneriez-vous à de futurs participants ? Je leur dirais de se donner à fond ! La formation n’est pas de tout repos, donc s’ils pensent se la couler douce et avoir des vacances, je ne leur conseille pas de poser leurs candidatures ! Les candidats doivent être prêts à se surpasser et donner le meilleur d’eux-mêmes, car c'est une opportunité unique où les créateurs ont tout à gagner, tout à apprendre, et en sortent grandis, enrichis d'un savoir-faire incomparable. Avez-vous toujours été intéressée par la mode? Quel a été votre parcours professionnel ? Je n'ai pas toujours été intéressée par la mode. Au départ, c'était mon père qui était enthousiaste. La mode je l’ai côtoyée, j’ai appris à la connaître et j'en suis tombée amoureuse. J’ai commencé ma carrière en 2008, avec une petite machine familiale dans une pièce de deux mètres sur trois, puis intégré l'association des jeunes créateurs "Abbia Fashion" et de fil en aiguille ma carrière a décollé. La première commande que j'ai rçue m'a permis de passer d'une machine familiale à deux machines industrielles et, au fil de la demande, j’ai agrandi mon entreprise et acheté 5 autres machines. En 2010 suite à un appel d’offres en ligne, j’ai effectué mon premier séjour à l’étranger, au Congo, et la même année, j'ai reçu la distinction de styliste de l’Année par le ministère de la Culture. Enfin, en 2015, je participais à Edition limitée et j'en sortais lauréate. Avez-vous rencontré des difficultés en cours de chemin, surtout en tant que femme ? J’en ai rencontrées pas mal et cela tout au long de ma carrière! D’abord, des difficultés financières car en Afrique les banques n’accordent pas de prêt au secteur de la mode, qu’ils considèrent peu fiable. De même le gouvernement ne soutient pas les jeunes créateurs. Ensuite, sur le plan personnel car c’est une carrière qui apporte beaucoup, mais qui demande beaucoup de sacrifices. Il faut parfois s’absenter de la maison, ce qui est d’autant plus difficile lorsque l'on est épouse et maman. Sans compter les propositions indécentes… Quels conseils donneriez-vous à une jeune créatrice ? Je leur dirais que la mode est loin d’être le monde futile, festif, de strass et de paillettes que l’on peut imaginer. Il faut être travailleur, déterminé, audacieux et avoir une vision claire de ses objectifs pour réussir. Le styliste n'est pas qu'un simple artiste, c'est un entrepreneur dans tous les sens du terme. Où pouvons-nous admirer vos créations ? Vous pouvez retrouver ma ligne de vêtements au Cameroun dans notre boutique à Bonapriso, sur Facebook à [Nakuin Kouidou couture->https://www.facebook.com/nakuin/?fref=ts] et Twitter : [@NakuinK->https://twitter.com/NakuinK]
|{{Le Saviez-vous ?}}| |
-* Le programme Edition Limitée est destiné aux créateurs de mode de 20 à 35 ans, résidant et travaillant dans les pays membres de la Francophonie. -* De la conception à la confection, les participants s’appliquent à la réalisation d’une collection sous la direction d’un maître d’art. -* Deux classes de maître successivement placées sous la direction de l’ivoirien Pathé’O à Abidjan en 2014, puis de la styliste sénégalaise, Thiane Diagne à Dakar en 2015 ont permis à seize jeunes stylistes de onze pays francophones de présenter des créations inédites. -* Pour pouvoir y participer il faut : -** exercer un savoir-faire spécifique valorisant une pratique propre à un territoire, -** être en capacité de dessiner et de concevoir un projet concret de développement d’une collection, -** avoir participé à une manifestation significative dans le secteur de la mode -** maîtriser l’usage d’équipement conforme -* Vous avez jusqu’au 15 avril 2016 pour [poser votre candidature->art46621]. |
|{{VOIR AUSSI :}}| |[{{Journée de la Femme 2016 : message de Michaëlle Jean}}->https://www.youtube.com/watch?v=UtAVs7-SxsI]| |[{{Francophonie des solutions #3 : Favoriser la mobilité des jeunes}}->art46883]| |[{{Francophonie des solutions #1 : Mieux couvrir les élections}}->art46728]|