À l’invitation des Autorités de transition de la République Centrafricaine, la Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a dépêché dans ce pays une mission d’information et de contacts, à l’occasion du second tour de l’élection présidentielle et du premier tour des élections législatives qui se sont tenues le 14 février 2016. Conduite par Boukar Maï Manga, ancien Ministre du Niger, cette mission qui est composée de parlementaires et d’experts, séjourne à Bangui (RCA) du 9 au 17 février 2016. La mission d’information et de contacts de la Francophonie a rencontré les autorités nationales, les organes chargés de l'organisation et de la gestion des élections, les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle, les représentants de la société civile ainsi que les partenaires internationaux sur place. Elle a participé aux réunions des organes d’accompagnement du processus électoral, et s’est déployée, le jour des scrutins, dans la ville de Bangui. {{{Des améliorations...}}} Sur la base des informations recueillies et des constats effectués, la mission a noté que les institutions chargées de la gestion du processus électoral ont pris en compte les difficultés rencontrées lors du scrutin du 30 décembre 2015 et elles ont pris des mesures pour les surmonter. Ces mesures se sont traduites par : • l’établissement d’un cadre d’information et de concertation régulier entre l’Autorité nationale des Élections (A.N.E.) et la Cour constitutionnelle de transition (C.C.T.) afin d’harmoniser leurs vues sur l’application des textes ; • le remplacement des agents défaillants de l’Autorité nationale des Élections, ainsi que des fonctionnaires indélicats ; • la définition de nouveaux mécanismes de sécurisation des résultats et de traitement des Procès- verbaux ; • le renforcement des capacités techniques et pratiques des agents électoraux ; • le renforcement du système de transmission des résultats, afin d’assurer la traçabilité de la remontée des documents électoraux au Centre de Traitement des Données (C.T.D.); • l’implication des représentants des candidats dans la transmission des urnes et des résultats au Centre de Traitement des Données ; • l’engagement de l’Autorité nationale des Élections à publier les résultats conformément aux dispositions du code électoral ; • la consolidation du plan de sécurisation des élections. Le jour des scrutins, la mission a noté que les opérations électorales se sont déroulées dans le calme et la sérénité. Dans les bureaux de vote qu’elle a visités, la mission a constaté une amélioration de la fluidité et de la transparence du déroulement des opérations de vote et de dépouillement, ainsi qu’une meilleure maîtrise des procédures électorales par les membres des bureaux de vote. {{{... et des insuffisances}}} Cependant, la mission a observé les insuffisances suivantes : • un déficit d’information des agents électoraux et des électeurs sur les documents nécessaires pour voter le jour du scrutin (récépissé, cartes d’électeurs, pièce d’identité) ; • l’absence de mesures claires pour la gestion des personnes non inscrites sur les listes électorales ; • la faible mobilisation des électeurs par rapport aux précédents scrutins ; • l’interruption momentanée des opérations de vote dans certains bureaux visités en raison de l’insuffisance des documents électoraux. La mission de la Francophonie félicite le peuple centrafricain qui s’est mobilisé dans la discipline pour exercer son droit de vote. Elle salue les efforts importants entrepris par l’A.N.E. et les autres organes chargés de la gestion du processus électoral pour corriger les insuffisances relevées à l’occasion des élections du 30 décembre 2015. La mission souligne le rôle significatif joué par la MINUSCA, la Force Sangaris et les Forces de sécurité intérieure dans la sécurisation renforcée des élections. Elle encourage les acteurs politiques, les candidats et le peuple centrafricain à maintenir la dynamique de la paix en évitant tout comportement ou toute déclaration qui pourrait alimenter un climat de tensions ou de violence. La mission remercie les autorités et le peuple centrafricains pour l’accueil qui lui a été réservé. Pour rappel, l’Organisation internationale de la Francophonie accompagne le processus de transition en République Centrafricaine depuis 2013. Son concours est mobilisé en faveur du renforcement des capacités des institutions, de la préparation et de la tenue des élections, de la lutte contre l’impunité, ainsi que de la réconciliation nationale.