Chapeau

A l’invitation de la Représentation permanente de l’OIF à Bruxelles (RPUE), le groupe des Ambassadeurs francophones s’est réuni à la Délégation générale du Canada-Québec, le 22 janvier 2016, sous la Présidence du Délégué général, Michel Audet, afin de se concerter sur la crise migratoire que vit l’Union européenne et sur ses conséquences politiques.

Le Groupe des Ambassadeurs recevait pour l’occasion la Ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, ainsi que le Directeur « Migration et protection » de la Commission européenne, Laurent Muschel. Le Représentant permanent de l’OIF, Stéphane Lopez, a salué la présence de la Ministre, rappelant le rôle crucial joué par le Canada-Québec dans l’OIF et plus largement la Francophonie multilatérale depuis Jean-Marc Léger, à l’origine de la dynamique fédératrice francophone, jusqu'à aujourd'hui. Il a, par ailleurs, rappelé le fait que la crise migratoire actuelle concernait l’OIF en premier chef puisque nombreux étaient ses membres qui se trouvaient être soit pays d’origine, soit de transit ou encore d’accueil des migrants. Il a évoqué la présence de la Secrétaire générale de la Francophonie lors du Sommet de La Valette sur la migration et sa grande sensibilité à ce dossier. La Ministre a pour sa part détaillé la politique migratoire de son pays et les mesures généreuses prises par le Canada-Québec, y compris face à la crise actuelle (notamment l’accueil de 40 000 migrants entre 2015 et 2016), en dépit de l’inquiétude d’une partie de l’opinion publique. Elle a insisté sur la tradition canadienne et québécoise d’accueil des migrants et la vision positive de leur contribution notamment culturelle et économique à l’enrichissement du pays. Elle a mentionné le défi de la reconnaissance des diplômes, dont ceux professionnels permettant d’exercer diverses professions. Le représentant de l’UE a, en ce qui le concerne, mis en lumière les différents itinéraires migratoires, les effectifs concernés et décrit avec beaucoup de précision l’activité des passeurs, qui relève de plus en plus de l’économie de marché (et ne s’embarrasse pas de scrupules en allant jusqu’à fabriquer de faux gilets de sauvetage vendus à grand prix). Il a beaucoup insisté sur la nécessité pour les Etats de l’Union européenne de faire preuve de solidarité vis-à-vis des pays en première ligne, mais aussi de se doter d’une politique d’immigration légale. Un débat s’est engagé, avec en particulier des contributions remarquées de l’Ambassadeur d’Haïti, du Représentant permanent de la République hellénique et du représentant du Sénégal. Chacun s’est entendu pour dire que plus devait être fait sur le plan de la diplomatie et de l’aide au développement, pour éviter aux candidats à la migration d’avoir à quitter leurs pays respectifs et de se mettre en danger de mort dans les eaux méditerranéenne et égéenne, mais aussi sur celui de l’éducation à la tolérance et au respect de l’altérité, à la fois côté migrants et côtés population des pays de transit et d’accueil. Le représentant de l’OIF a rappelé toute la disponibilité en la matière de la Francophonie.