Cette réunion a été coprésidée par Sama Lukonde Kyenge, Ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs de la République démocratique du Congo (RDC) et Président en exercice de la Confejes ainsi que par Mame Mbaye Niang, Ministre de la Jeunesse et de l’Emploi du Sénégal, représenté par l’Ambassadeur du Sénégal auprès des Nations Unies.
Cette rencontre a permis aux ministres d’échanger et de partager les bonnes pratiques et les leçons apprises dans la mise en œuvre des politiques publiques de jeunesse dans leurs pays respectifs. L’analyse de ces politiques a montré qu’il y a urgence à renforcer les Etats dans leur capacité à les mettre en œuvre et à les évaluer afin de donner un espoir aux jeunes. Les débats ont souligné l’urgence d’agir de façon concrète dans la mise en œuvre de stratégies jeunesse pertinentes et dans la mobilisation des ressources financières. La question de l’immigration clandestine, qui affecte plusieurs milliers de jeunes à travers le monde, notamment dans l’espace francophone, a également été abordée. Les participants ont recommandé que, tout en réfléchissant aux grandes orientations et aux objectifs à long terme, tous les acteurs concernés puissent prendre immédiatement des mesures visant à améliorer le quotidien des jeunes, notamment en termes d’emploi.
Dans son propos introductif, le ministre et président en exercice de la Confejes a demandé une plus grande collaboration des partenaires techniques et financiers pour faire face aux priorités des jeunes. Il a souhaité que les rencontres internationales sur la jeunesse permettent de mieux situer les enjeux et d’harmoniser les positions des pays.
Après l’allocution du Représentant Permanent de l’OIF auprès des Nations Unies, Paul Robert Tiendrébéogo, les participants ont suivi deux principales présentations :
• Abdoul Echraf Ouédraogo de l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF) a fait une présentation globale des expériences nationales et des leçons apprises dans les pays et gouvernements membres de l’OIF.
• Pauline Léonard, de la Division des politiques sociales et du développement social des Nations Unies, a rappelé la disponibilité de sa Division pour accompagner les pays dans leur effort d’élaboration et de mise en œuvre des politiques de jeunesse, tout en présentant le dispositif de participation des jeunes délégués aux sessions de négociations des Nations Unies.
Le ministre malgache de la Jeunesse, Jean Anicet Andriamosarisoa a souhaité enrichir le diagnostic et partager à une plus grande échelle les leçons et les bonnes pratiques. La ministre mauritanienne de la Jeunesse et des Sports, Coumba Ba, a insisté sur la nécessité d’élargir le débat de l’autonomisation aux jeunes des deux sexes. Elle a en outre souhaité que les capacités de plaidoyer budgétaire des ministères de la jeunesse, la transversalité des politiques de la jeunesse dans les structures gouvernementales et l’intégration des préoccupations jeunesse au sein des autres ministères soient renforcées.
Dans son plaidoyer, Directeur de l’Education et de la Jeunesse à l’OIF, Ma-Umba Mabiala, a fait savoir qu’il était «{ important d’avoir des politiques publiques de jeunesse et surtout de les mettre en œuvre car les jeunes ont davantage besoin d’actions concrètes et de façon urgente} ».
Les représentants des pays ont en outre rappelé la nécessité de créer ou de renforcer les cadres institutionnels sous-régionaux permettant de partager et mutualiser les expériences. Revenant sur l’expérience québécoise, Nikolas Ducharme, Secrétaire adjoint à la Jeunesse, a rappelé l’importance de ce type de concertation qui permet de s’enrichir mutuellement.
Réaffirmant l’engagement constant de la Secrétaire générale de la Francophonie, Bourama Ali Harouna, Secrétaire général de la Confejes, a lancé un vibrant appel pour mobiliser la communauté internationale sur l’immigration illégale des jeunes.
Badoul Hassan Badoul, ministre djiboutien en charge de la Jeunesse, a souligné la détermination des jeunes candidats à l’immigration. Toutefois, en réfléchissant sur les grandes orientations et les objectifs à long terme, Mahamane Baby, ministre malien de la Jeunesse, a émis le vœu de « {prendre immédiatement les petites mesures qui, à très court terme, permettent aux jeunes d’améliorer leur quotidien même dans les milieux ruraux afin de les sortir ainsi de la tentation de la migration clandestine} ».
A titre de rappel, l’adoption du PAMJ a été un facteur stimulant pour les institutions de la Francophonie dont les chefs d’État et de gouvernement ont consacré à la jeunesse deux Sommets (Moncton 1999 et Dakar 2014) avec l’adoption du Plan d’action de Moncton et la récente Stratégie jeunesse de la Francophonie.