Chapeau

Traitant des enjeux et perspectives de la Francophonie économique, dans la perspective du XVe Sommet de Dakar, qui doit adopter une stratégie économique pour la Francophonie, le Forum organisé le 10 juin 2014 par l’OIF en partenariat avec le Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, dans le cadre de la Conférence de Montréal, a rassemblé près de 200 personnes et a été ouvert par la Ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, Christine St-Pierre, et l’Administrateur de l’OIF, Clément Duhaime.

Tous deux ont souligné l’émergence du thème économique dans les objectifs de la Francophonie. Madame la Ministre a plus particulièrement rappelé le rôle du partage d’une langue et de valeurs dans la construction de partenariats mutuellement profitables et la mise en valeur des atouts propres à chaque acteurs dont bien entendu le Québec. Monsieur l’Administrateur a pour sa part rappelé que, dès l’origine, le développement a fait partie des objectifs de la Francophonie, mais que le Sommet d’Hanoï en 1997 a vu une accélération de la prise de conscience de l’importance de l’économie aux côtés de la langue, de la culture et des droits de la personne. Il a souligné que les deux Rencontres internationales de la Francophonie économique tenues à Québec en 2008 et 2012 ont marqué l’entrée du secteur privé francophone dans les travaux menés pour construire un espace économique francophone efficace, créateur de richesses et d’emplois, en particulier pour les jeunes. Animé par Hervé Cronel, Conseiller spécial de SEM Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, le Forum a vu les interventions de Luc-Adolphe Tiao, Premier ministre du Burkina Faso, Mariam Mahamat Nour, Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale du Tchad, Amadou Ba, Ministre de l’Économie et des Finances du Sénégal, Tiémoko Meyliet Koné, Gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Anne Gaboury, Présidente-directrice générale de Développement International Desjardins, et Didier Mavouenzela, Vice-président pour l’Afrique Centrale de la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF), Président de la Chambre de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers (CCIAM) de Pointe Noire, qui ont éclairé toutes les facettes de ce que devrait être une Francophonie économique porteuse d’espoirs et de richesses. Ils ont particulièrement insisté sur les questions de formation, initiale et professionnelle, et sur la nécessité d’une information claire et accessible, aussi bien sur les possibilités d’affaires que sur les instruments disponibles. Plusieurs intervenants ont mentionné qu’une Francophonie économique ne pouvait avoir d’autre objectif qu’un développement inclusif et partagé, réduisant la pauvreté et les inégalités. Les conférenciers ont par ailleurs marqué le défi que représentait, en Afrique, la croissance de la population jeune, en quête d’emploi et de perspectives d’avenir, et la nécessité de combiner les efforts des différents acteurs – États et administrations, investisseurs et entrepreneurs – pour répondre à ces défis. En matière de financement, ils ont souligné l’importance de mobiliser les ressources intérieures des pays du Sud, au-delà des fonds de l’aide publique au développement et de la solidarité, qui reste néanmoins indispensable pour faire face aux innombrables défis du continent africain.