Le 6 septembre 2019, les experts et conseillers de plus de vingt-cinq délégations francophones ont pris part à New-York au premier atelier organisé sur le thème « Sécurité et diplomatie dans le cyberespace ». 

À quelques jours de l’ouverture des travaux de fond du Groupe de travail à composition non limitée de l’ONU chargé d’examiner les questions relatives aux technologies de l’information et des communications, cet atelier a permis d’échanger sur les enjeux relatifs à l’utilisation du cyberespace. Aux côtés de l’Ambassadeur Narjess Saidane, Représentante permanente de l’OIF auprès des Nations Unies, Paul Hussar, Représentant permanent adjoint de la Roumanie, Richard Arbeiter, Représentant permanent adjoint du Canada, l’Ambassadeur Jürg Lauber, Représentant permanent de la Suisse auprès des Nations Unies et président du Groupe de travail, a appelé à une forte mobilisation des missions francophones en perspective des consultations qui débutent au cours de la semaine du 9 septembre 2019.

Les participants ont tout d’abord entendu un exposé de Frédérick Douzet, professeure à l’Institut Français de géopolitique de l’Université Paris 8, sur les multiples menaces à la paix et à la sécurité internationales liées à l'utilisation des technologies de l’information et des communications. Dans un second temps, les échanges ont porté sur le droit international au regard des enjeux de cyber sécurité et l’importance des normes de comportement responsable des États dans le cyberespace, deux thèmes discutés par François Delerue, chercheur en cyberdéfense et droit international à l’IRSEM. Le rôle du droit international humanitaire au regard des enjeux de cyber sécurité a ensuite fait l’objet d’une présentation de Véronique Christory, Conseillère en contrôle des armements au Comité international de la Croix Rouge. En outre, ont été abordés les perspectives de renforcement des capacités nationales en matière de cyber par Benoit Dupont, professeur à l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cyber sécurité, et celles relatives au rôle des organisations régionales dans la promotion de mesures de confiance par Auguste Yankey, gestionnaire du projet e-Gouv et cyber sécurité au sein de l’Union Africaine. Enfin, Ingmar Snabilie, Représentant au bureau des affaires de désarmement du Secrétariat des Nations Unies a présenté les processus onusiens sur les TIC pour la période 2019-2021. Ces processus font intervenir deux entités : le Groupe de travail à composition non limitée dont les travaux de fond de la première session débutent cette semaine, et le Groupe des experts gouvernementaux, composé de 25 membres.

Les discussions ont mis en exergue la progression des attaques de nature cybernétique, pouvant causer des préjudices économiques, militaires ainsi qu’environnementaux. Elles peuvent également porter atteinte aux processus électoraux et aux droits fondamentaux des individus. Confrontés à des offensives de plus en plus nombreuses et sophistiquées ainsi qu’à une multiplicité d’acteurs, les États doivent faire preuve d’adaptation en établissant des mécanismes de coopération et des normes de comportement responsable. Les échanges ont permis d’approfondir la compréhension des multiples enjeux liés au développement des technologies de l’information et de la communication ; ils ont été enrichis, en outre, par plusieurs exercices de simulation dirigés par Sirine Hijal, Coordinatrice adjointe de la Politique étrangère du cyberespace pour le gouvernement du Canada.
 

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