En partenariat avec la Représentation permanente du Maroc auprès des Nations Unies et le Bureau des Affaires militaires du Département des opérations de paix de l’ONU, l’OIF a organisé le 21 novembre au siège de l’ONU un atelier de haut niveau sur les enjeux et modalités de formalisation de l’engagement des pays contributeurs en personnels dans les opérations de paix mandatées par le Conseil de sécurité.  

Cet atelier était l’occasion d’approfondir la réflexion sur l’opportunité pour les pays francophones de structurer davantage leur contribution en personnels en uniforme par le développement d’une stratégie nationale et holistique dédiée. Un tel outil pourrait, selon les intervenants, renforcer le niveau des contributions francophones aux opérations de paix et permettre à l’ONU de gagner en prévisibilité et en fluidité dans sa coopération avec les pays contributeurs de troupes et de police.  

En qualité de grand témoin, le Général Birame Diop, Ministre des Forces armées du Sénégal, a présenté les paramètres politique, stratégique et opérationnel à considérer dans l’élaboration d’une stratégie, appelant à veiller à son articulation avec la politique nationale de Défense du pays et à sa conformité avec les standards des Nations Unies.  

Mme Anne Marie van den Berg, Sous-Secrétaire générale chargée de la gestion de la chaîne d’approvisionnement au sein du Département de l’appui opérationnel de l’ONU, a apporté des éclairages sur les considérations logistiques que devrait prendre en compte une stratégie. Pour sa part, le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique au sein du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et du Département des opérations de paix de l’ONU, M. Mohamed Khaled Khiari, a insisté sur l’effet levier d’une stratégie nationale dans le cadre de la coopération des Nations Unies avec les pays contributeurs. 

Enrichies par les retours d’expérience du Rwanda, du Maroc et du Cambodge, les discussions ont permis de dégager des éléments d’ossature ainsi que les piliers d’une stratégie nationale de contribution aux opérations de paix. L’OIF a présenté, en conclusion, un parcours type d’accompagnement technique qu’elle pourrait proposer, dans le cadre d’une initiative pilote, aux pays francophones désireux de développer une telle stratégie.  

L’atelier de haut niveau se tenait au lendemain d’un séminaire organisé au siège de l’ONU par l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix sur les enjeux de la francophonie dans le maintien de la paix. L’objectif était de croiser les analyses de la communauté diplomatique et des spécialistes francophones des organisations internationales, du monde académique et de la société civile sur les défis des pays contributeurs francophones aux opérations de paix, en vue de formuler des recommandations pour renforcer leur contribution et promouvoir la langue française dans le maintien de la paix. 

Parrain de cet évènement aux côtés de la Mission permanente du Sénégal à l’ONU et du ministère français des Armées, l’OIF a présenté le panorama des activités d’influence qu’elle déploie de concert avec le Groupe des Ambassadeurs francophones afin de promouvoir le multilinguisme et les positions francophones dans les instances de négociation et de décision sur les politiques et les mandats concernant le maintien de la paix. Le séminaire a été également une vitrine pour valoriser les initiatives programmatiques de terrain mises en œuvre par l’OIF en appui au renforcement des capacités linguistiques, interculturelles et techniques des pays contribuant aux opérations de paix.  

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