En marge du Sommet pour le pacte financier mondial (Paris, 22-23 juin 2023), l'OIF et le Secrétariat du Commonwealth ont organisé le 22 juin un événement parallèle de haut niveau sous le thème « Allouer les nouveaux financements du développement en tenant compte de la vulnérabilité multidimensionnelle ».

La Francophonie et le Commonwealth représentent deux-tiers du système mondial. Les deux organisations comptent ensemble de nombreux pays particulièrement vulnérables aux chocs exogènes. Ces pays, qui pour la plupart sont des PMA, pays enclavés ou de petits Etats insulaires (PEI), subissent aujourd’hui de plein fouet les conséquences économiques, sociales et environnementales de multiples crises sur lesquelles ils n’ont pas ou peu de prise. Le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial est une occasion importante de débattre de la façon de réorganiser le financement du développement afin d'apporter à ces pays une aide plus efficace.

Le panel organisé par la Francophonie et le Commonwealth a vu la participation des Secrétaires générales des deux organisations : Mme Louise Mushikiwabo et Mme Mme Patricia Scotland. Elles étaient entourées de M. Assoumani Azali, Président de l’Union des Comores et Président en exercice de l’Union africaine, de Mme Erna Solberg, Co-Présidente du Panel de Haut niveau sur l’Indice de vulnérabilité multidimensionnelle (MVI), ancienne Première ministre de la Norvège, de M. Abdoulaye Diop, Président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de M. Kerrie D. Symmonds, Ministre des Affaires étrangères de la Barbade. Les débats ont été animés par le Professeur Patrick Guillaumont, Président de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi).

L'indice de vulnérabilité : une réponse plus nuancée que le seul PIB

Les intervenants ont alerté sur l’urgence de revoir en profondeur l’architecture financière internationale afin de privilégier les pays les plus vulnérables. Pour cela, ils ont jugé nécessaire l’adoption d’un indice universel qui reflète les différentes dimensions de cette vulnérabilité structurelle (économique, socio-politique, environnementale et climatique). 

« Le moment est venu d'accepter ce calcul d'un indice de vulnérabilité qui tient compte des spécificités de nos pays et des changements climatiques. Il y a urgence et nous allons y travailler ensemble », a indiqué Louise Mushikiwabo. Dans le même sens, Mme Scotland a rappelé que « les chocs exogènes auxquels le monde est confronté (requéraient) une réponse plus nuancée que l'utilisation du seul PIB. »

Cette session s'inscrit en droite ligne des travaux déjà entrepris par le Commonwealth et la Ferdi, qui rejoignent également les préoccupations exprimées par les pays francophones. Elle fait suite à un événement parallèle de haut niveau organisé à la Conférence des Nations unies sur les PMA au mois de mars dernier à Doha, à l'initiative conjointe de l'OIF, du Secrétariat du Commonwealth et de la Présidence de la République des Seychelles, auquel participaient également de hauts représentants de la France, des Comores et du Lesotho. Se fondant sur les expériences des PMA, des PEID et des pays enclavés, mais aussi des institutions de financement du développement, la discussion avait permis de contribuer à une meilleure compréhension de l’opportunité d’un indice de vulnérabilité multidimensionnelle et de la faisabilité de son utilisation pour l’allocation des ressources concessionnelles dédiées au développement.

A la suite du panel, les deux Secrétaires générales ont continué la discussion en tête à tête afin d'affiner leur feuille de route commune en vue de l’adoption et de la mise en œuvre de cet indice de vulnérabilité. Elles ont convenu d’organiser une session de travail conjointe début septembre, avant la prochaine Assemblée générale des Nations unies.

Lire la tribune de Louise Mushikiwabo sur l'indice de vulnérabilité...

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