L’Office des Nations Unies à Genève s’apprête à lancer la version française et espagnole de FAST (Fully Automated Speech to Text - un service de transcription automatique de la parole), dont le développement pour ces deux langues a été soutenu par l'OIF, dans le cadre de ses activités en faveur du multilinguisme et de la langue française dans les Organisations internationales.

L’outil derrière FAST a été spécialement conçu en 2019 par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), via son Centre d’application des technologies de pointe et permet la retranscription écrite d’interventions orales, notamment lors de réunions internationales, à peine celles-ci terminées et sans intervention humaine nécessaire. Avec un résultat tout à fait intelligible, même s’il reste perfectible, le travail produit peut ensuite être rendu accessible publiquement. Ce n’est pas le cas à l’ONUG, mais l’outil pourrait être adapté pour la transcription de vidéos ou de documents audio et couplé à un logiciel de traduction automatique afin de produire des résultats équivalents dans autant de langues pour lesquelles l’intelligence artificielle a été entraînée.

Le produit initialement développé par l’OMPI a été enrichi des données d’autres Institutions internationales. Ainsi, les Institutions de l’Union européenne, qui ont également adapté le produit à leurs besoins, comptent le rendre disponible dans les 24 langues de l’UE dès cette année. Quant à FAST, il a aussi contribué au partage des données dans les six langues pour personnaliser l’outil au contexte des Nations Unies à Genève.

Le soutien de l’OIF a porté en particulier sur l’adaptation du logiciel dans sa version française et a notamment contribué à :

  • L’intégration des accents d’une trentaine de pays francophones à la solution développée (Europe, Afrique de l’Ouest, océan Indien, Caraïbes, Amérique, Afrique du Nord)
  • L’entraînement de la solution à différents types de voix : jeunes/âgées, féminines/masculines, timbres et fréquences différent.e.s
  • La prise en compte de voix présentant différents handicaps de langage
  • L’identification et la retranscription des références culturelles et techniques ou la terminologie propres à certains territoires ou à certaines interventions

La prise en compte de ces variétés fait de ce projet un outil inclusif et représentatif au service du multilinguisme et de la francophonie dans les Organisations internationales et régionales, en plus de constituer un nouveau service linguistique qui n’a jamais été proposé par le passé.

Pionnière après l’anglais, la version française a permis de mettre en place les mécanismes permettant d’adapter l’outil à d’autres langues et servira ainsi de modèle pour une adaptation aux autres langues officielles de l’ONU, prévue courant 2023, assurant ainsi un traitement équitable aux six langues officielles des Nations unies.

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