Les trois prix majeurs des Césars sont allés à des réalisatrices francophones : une Française, une Tunisienne et une Québécoise. La Berlinale a décerné l’Ours d’Or à une Franco-Sénégalaise et le palmarès fait aussi la part belle au Vietnam, à Madagascar, au Costa-Rica et à la République dominicaine.

La cérémonie des Césars est chaque année un baromètre du cinéma français. Après les nombreuses controverses et combats pour y défendre la place de la femme, cette édition fait un grand pas en avant en mettant au sommet trois réalisatrices. La Française Justine Triet dont le film Anatomie d’une chute avait gagné la Palme d’Or à Cannes, remporte six trophées (meilleurs film, réalisation, scénario, montage, actrice, acteur). Le meilleur film étranger est Simple comme Sylvain de la Québécoise Mona Chakri. Et c’est Les filles d’Olfa de la Tunisienne Kaouther Ben Hania que les professionnels ont désigné comme meilleur documentaire. Celui-ci est également nominé pour les Oscars le 11 mars prochain. Le Fonds Image de la Francophonie a accompagné financièrement la production de la réalisatrice, depuis ses débuts jusqu’à ce grand succès artistique et public.

 

5 films francophones primés à la Berlinale

Fait rarissime, c'est aussi un documentaire qui remporte l'Ours d'Or de la Berlinale – considéré comme le deuxième festival du monde de par son prestige : Dahomey de la Franco-Sénégalaise Mati Diop porte sur la restitution des biens culturels béninois accaparés pendant la colonisation. Son précédent film, Atlantique, soutenu par l'OIF, avait décroché le Grand Prix du Jury à Cannes en 2019.

Quatre autres films issus d’Etats membres ou observateurs de la Francophonie figurent également au palmarès : Couli ne pleure jamais du Vietnamien Phạm Ngọc Lân, soutenu par l’OIF, remporte  le Prix GWFF qui récompense le meilleur premier long-métrage (l'équivalent de la Caméra d'Or à Cannes) ; Disco Afrika de Luck Razanajaona remporte la mention honorable du Prix AG KINO, remis par la fédération des exploitants de salles d’art et essai. Ce film, soutenu à la fois par le Fonds Image de la Francophonie et par le Fonds Francophonie TV5MONDEplus, est le premier long-métrage du Malgache, formé il y a 15 ans à l’ESAV, la grande école de cinéma de Marrakech, grâce à une bourse d’études offerte par l’OIF ; Pepe de Nelson Carlo de los Santos Arias (Rép. dominicaine) remporte le prix du meilleur réalisateur ; Memorias De Un Cuerpo Que Arde d'Antonella Sudasassi Furniss (Costa Rica) reçoit le prix du public.

Les nombreuses campagnes en faveur de la diversité, de l’égalité femmes-hommes, d’une meilleure représentativité des Jurys semblent donc peu à peu marquer des points et changer les choses. Et le public répond présent : en 2023 déjà, c'est Sira d'Apolline Traoré (Burkina Faso) qui avait remporté le Prix du Public qui revient cette année au film costaricien. Et Les filles d’Olfa a attiré 140 000 spectateurs français en salles, un résultat exceptionnel pour un documentaire.

(Photo de une : Tuluqaruk - CC BY-SA 4.0)

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