La ville d’Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, a accueilli, le 29 octobre 2025, la cérémonie officielle de lancement de la seconde phase du « Projet de régularisation des élèves à l’état civil pour une citoyenneté effective », mis en œuvre par l’Agence nationale des titres sécurisés (ANATS) avec le soutien de l’OIF.

L’événement, organisé à l’École publique de la Gendarmerie d’Abéché, a réuni plus de 300 participants – autorités administratives, leaders traditionnels, membres de la communauté éducative, parents et élèves. Plusieurs actes de naissance sécurisés ont été remis symboliquement à des enfants qui en étaient dépourvus, illustrant l’impact concret du projet sur le terrain.

Ouvrant la cérémonie, le Secrétaire général de la province du Ouaddaï, Abakar Hissein Didigui, a rappelé que « l’état civil est le premier droit fondamental de tout être humain », qui conditionne l’accès à la santé, à l’éducation et à la protection contre les abus. Il a salué l’appui constant de la Francophonie et la volonté du gouvernement tchadien de rendre le système d’état civil plus efficace et inclusif.

Le chef du centre de l’ANATS Abéché, Brahim Mahamat Saleh Kata, a souligné que le taux d’enregistrement des naissances au Tchad reste faible (environ 26 %), justifiant la nécessité d’une action concertée entre les secteurs de la santé, de la justice et de l’éducation pour renforcer l’accès aux services d’état civil.

Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la première phase, lancée en 2024, qui a permis de délivrer 53 000 actes de naissance sécurisés à des élèves non enregistrés. Cette seconde phase vise quant à elle à doter d’un acte de naissance 68 000 enfants du préscolaire et du primaire dans les provinces du Ouaddaï, de la Tandjilé et de l’Ennedi Est, à renforcer les capacités des acteurs de l’état civil et à former 1 500 leaders communautaires pour une sensibilisation accrue des populations.

L’experte état civil auprès de la Représentation de l’OIF pour l’Afrique centrale, Stéphanie Dongmo, a rappelé que ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une Francophonie utile, agile et imaginative, qui agit aux côtés des États pour garantir le droit à l’identité pour tous dans une approche multi-acteurs.

L’OIF aux côtés de la société civile

Toujours au Tchad, l’OIF appuie un second projet, mis en œuvre en partenariat avec une ONG : l’Institut des technologies innovantes pour le développement (TECHNIDEV). Intitulé « Enregistrement systématique des enfants à l’état civil dès la naissance au Tchad », il se déroule jusqu’en juin 2026 à N’Djamena et dans les régions du Batha et du Hadjer Lamis et vise à renforcer la chaîne d’enregistrement des naissances et à améliorer la fiabilité des données d’état civil à travers une approche intégrée.

Les résultats attendus portent sur l’enregistrement systématique de 10 000 naissances, le renforcement du système de numérisation TASDJIL et de la production de données, la formation de 1 500 parties prenantes sur le cadre juridique de l’état civil, ainsi que de 100 agents d’état civil, sages-femmes, agents vaccinateurs et relais communautaires. Le projet prévoit également la sensibilisation de 10 000 personnes, dont des leaders traditionnels, et le suivi sanitaire de 3 000 mères et 3 000 enfants.

Cet appui vient consolider les efforts du Tchad en matière de modernisation de l’état civil et illustre la volonté de la Francophonie d’agir concrètement pour garantir à chaque enfant son droit fondamental à l’identité. À travers ces actions, l’OIF réaffirme son engagement à accompagner le Tchad et les pays de la sous-région dans la modernisation et la digitalisation des systèmes d’état civil – condition essentielle à la gouvernance, à la planification du développement et à la protection des droits fondamentaux. 

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