Première activité culturelle post-crise sanitaire sur l’Ile d’Anjouan aux Comores, « Clac en scène » a attiré fin juin au centre de lecture et d’animation culturelle (Clac) de Ouani plus de 500 spectateurs venus des territoires environnants. Avec ce projet, l’OIF rapproche le spectacle vivant des zones rurales.

En 2021, l’OIF renforce son action auprès des populations en faveur de l’accès à la création contemporaine par le plus grand nombre. A travers “CLAC en scène !”, elle s’attache à favoriser la circulation d’artistes lauréats des Jeux de la Francophonie et la diffusion de leurs œuvres dans ses Clac, en révélant la diversité des expressions culturelles francophones.

Les Comores ont inauguré ce dispositif, avec le chorégraphe Salim Mzé Hamadi Moissi, directeur de la compagnie Tché Za, qui a présenté des « lectures dansées », une série de dialogue entre la danse et les textes d’auteurs francophones. La première représentation a eu lieu sur l’île d’Anjouan. Après six jours d’atelier du 10 au 16 juin 2021, de jeunes abonnés du Clac de Ouani sont montés sur scène aux côtés des danseurs de la compagnie pour présenter une lecture dansée de “Mémoire d’un cœlacanthe” de Mohammed Loutfy, une figure de la littérature comorienne. Cette célébration de la danse et de la littérature locales a rencontré un vif succès, attirant plus de 500 personnes pour assister à la représentation.

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Avec « Clac en scène ! », l’OIF offre à des artistes reconnus la possibilité de se produire dans leurs territoires, en dehors des centres urbains et des circuits habituels de représentations. En s’adaptant aux contextes locaux, ces artistes proposent des œuvres inédites, qui engagent la participation active des publics. « J’ai été agréablement surpris de l’intensité et du dévouement des jeunes durant ces sept jours » a souligné Salim Mze Hamadi ; l’implication des autorités, de l’OIF et du Clac de Ouani, ayant aussi permis de « réaliser un travail de qualité », selon le chorégraphe. A travers ce dispositif, l’OIF favorise également la lisibilité des pratiques artistiques contemporaines et leur transmission auprès de la jeunesse. Ce que souligne Wahidat Hassani, directrice des Arts et de la Culture aux Comores : « C'est une grande chance à la fois pour nos artistes et pour le public de nos Clac. Tous les jeunes de Ouani étaient mobilisés pour l'événement : le Clac organise souvent des spectacles mais c'est la première fois qu'ils pouvaient côtoyer un artiste comorien de réputation internationale, dans un domaine encore peu connu ici ».

Une phase pilote est en cours de déploiement d’ici la fin de l’année – en fonction de la crise sanitaire – dans des pays d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Niger et Togo), d’Afrique centrale (République Centrafricaine et RDC) et de la Caraïbe (Haïti). Aux Comores, deux autres créations sont prévues sur les îles de Grande Comores et Mohéli. Les projets artistiques menés dans ce cadre vont mobiliser une vingtaine de créateurs francophones.

Tant dans son organisation que dans ses propositions, le projet « Clac en scène ! » renforce le positionnement du réseau Clac comme une passerelle entre la culture, les jeunes artistes, les créateurs nationaux et les populations.

 

(Photos : © Compagnie Tché Za)

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