En déplacement aux Etats-Unis dans le cadre du renforcement du dialogue entre Genève et New York sur la question des droits de l’Homme, M. Omar Zniber, Président du Conseil des droits de l'Homme (CDH), a rencontré le Groupe des Ambassadeurs francophones (GAF) le 23 avril 2024.

La rencontre présidée par l’Ambassadeur Zénon Mukongo, Représentant permanent de la République démocratique du Congo et Président du GAF de New York, a été l’occasion d’un échange sur les priorités du CDH dans un contexte international marqué par une extrême polarisation et une politisation inquiétante des droits de l’Homme.  

Le Président du CDH a clarifié son approche pour surmonter les divergences entre délégations tout en renforçant la cohésion, la crédibilité et l’efficacité de cet organe du système des Nations Unies chargé de soutenir la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde. Revendiquant une démarche aussi inclusive qu’équilibrée sur le plan des sujets à l’agenda des sessions du Conseil, il a énoncé quelques chantiers de son mandat, dont le premier consiste à investir massivement dans le renforcement des capacités, l'assistance technique et le dialogue pour faire face aux situations de violations des droits humains à travers le monde. 

M. Zniber a insisté sur l’importance de préserver les principes directeurs d'universalité, d'impartialité, d'objectivité et de non-sélectivité du CDH, annonçant également qu’il a nommé des co-facilitateurs et des points focaux pour conduire la réflexion sur la rationalisation des initiatives de l’organe, le renforcement du mécanisme de l’Examen Périodique Universel, de la parité de genre, ainsi que de la participation des pays insulaires et moins développés aux travaux du CDH.  

Quelques enjeux thématiques figurent au premier rang de ses priorités. La triple sécurité alimentaire, sanitaire et climatique de même que l’intelligence artificielle et le fossé numérique, sont les sujets que M. Zniber souhaite rajouter aux priorités d’ordre du jour des enceintes internationales sur les droits de l’Homme.  

Ces priorités ont été positivement accueillies par les Ambassadeurs francophones, qui ont salué leur alignement avec les enjeux examinés par les instances onusiennes à New York. Les Ambassadeurs ont plaidé pour un renforcement des ponts entre Genève et New York, proposant quelques leviers pour y parvenir : le rapprochement des mécanismes du CDH et du Conseil de sécurité de l’ONU, des sessions d’information régulières de la Commission de consolidation de la paix par le CDH, et l’approfondissement du dialogue avec les délégations de New York par le moyen des nouvelles technologies. 

Donnant un aperçu des réalisations du Conseil à l’issue de sa 55e session, « la plus longue de l’histoire », le Président du CDH a rappelé les efforts entrepris pour rétablir les équipements permettant la tenue des travaux du Conseil en format hybride. La crise de liquidité que traverse l’ONU a impacté la fourniture de ce service technique pourtant essentiels pour la participation à distance aux travaux du Conseil, de la société civile et de nombreuses délégations issues de petits pays, qui n’ont pas toujours l’opportunité de se déplacer à Genève pendant les sessions du CDH. L’examen des rapports par les Organes de traité et les visites pays du Rapporteur spécial sont également impactés par les tensions de trésorerie.  

Les Ambassadeurs francophones ont exprimé leur soutien à la requête du Président du Conseil pour que les arbitrages opérés par l’Assemblée générale de l’ONU sur le budget du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme - qui intègre celui du CDH – prévoient des ressources nécessaires pour préserver le format hybride des réunions et soutenir le CDH dans l’acquittement de ses missions. « Les considérations budgétaires ne doivent nullement affecter la mise en œuvre des mandats de l’ONU, en particulier ceux relatifs aux droits de l’Homme », a défendu le représentant du Maroc.  

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