Chapeau

Dans le cadre des activités du Mois de la Francophonie en Belgique, la Représentation permanente de l’OIF auprès de l’Union européenne (RPUE) était partie prenante dans l’organisation d’une « Journée bruxelloise du Multilinguisme et de la Francophonie », qui s’est tenue, les 6 et 7 mars 2019, au Palais des Académies de Bruxelles.

L'événement se caractérisait par sa démarche fédérative, réunissant plusieurs opérateurs francophones : Ambassade de France, Représentation permanente de la France auprès de l'UE, Représentation permanente de la France auprès de l'OTAN, Représentation permanente de l'OIF auprès de l'UE, et l'Alliance française Bruxelles-Europe, avec le partenariat des Ambassades de Tunisie, de la Confédération helvétique et la Délégation générale du Québec. Cette rencontre de haut niveau a permis au public venu nombreux d’échanger avec des spécialistes sur les enjeux majeurs et les défis autour du multilinguisme et de la langue française dans le contexte d’une mondialisation marquée par une prédominance croissante de l’anglais. Les discussions étaient structurées autour de quatre tables-rondes animées par d’éminents experts, hommes politiques, diplomates, hauts fonctionnaires européens, correspondants de presse et journalistes ou universitaires, dont, notamment, Thémis Christophidou, Françoise Tulkens, Johan Verbeke, Jacques de Decker, Gail Kent, Nathanael Ackerman, Jean Quatremer, Béatrice Delvaux, Richard Werly, Laurence Auer, et bien d’autres. Au cours des discussions, les panélistes ont proposé des réponses aux questions suivantes : 1. Quelles solutions aux enjeux de la langue du droit et des négociations internationales ? 2. Comment la révolution numérique peut-elle renforcer le multilinguisme et la francophonie ? 3. Comment les médias peuvent-ils lutter contre l’unilinguisme ? 4. Culture, recherche, édition : la bataille pour les publications non anglophones ? Le Représentant permanent de l’OIF auprès de l’Union européenne, Stéphane Lopez, a participé à la table-ronde consacrée aux enjeux de la langue du droit et des négociations internationales. Après avoir présenté un certain nombre de statistiques, il a insisté sur les enjeux démocratiques du multilinguisme et a appelé à l’émergence d’une conscience et responsabilité linguistiques chez chacun, et d’un volontarisme plus affirmé des Etats, dont ceux de l’OIF, pour assurer le respect du multilinguisme dans les Institutions européennes. Des entrepreneurs ont également eu l’occasion de présenter des solutions numériques appliquées aux langues, à leur apprentissage, leur traduction et interprétation. Au cours des débats, des propositions concrètes et opérationnelles (de politiques publiques, d’initiatives privées, de partenariats, d’initiatives…) ont été formulées en vue de renforcer le multilinguisme et l’usage de la langue française. Il s’agit, entre autres, de mettre en place un agenda francophone commun aux 19 pays de l’OIF membres de l’UE ; de favoriser la création de réseaux d’échanges culturels ; d’investir davantage dans l’enseignement des langues ; de promouvoir le développement du secteur de l’édition dans les pays du Sud ; de renforcer l’accès aux films et séries francophones, etc. Ces recommandations pratiques seront rassemblées dans un document qui sera transmis aux parties prenantes et autres acteurs concernés par la problématique discutée. L’événement a été rehaussé par la présence de hautes personnalités comme, Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région Bruxelloise, Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État français auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Daniel Bacquelaine, Ministre du gouvernement fédéral de Belgique. Tous ont insisté sur la nécessité, pour tous les acteurs, à quelque niveau qu’ils puissent être, de s’engager pour la défense du multilinguisme qui porte un enjeu fondamental de démocratie et de diversité culturelle. La « Journée bruxelloise du Multilinguisme et de la Francophonie » s’est tenue à quelques jours de de la publication, le 22 février 2019, du Rapport du Médiateur européen sur « Le multilinguisme au sein des institutions de l’Union européennes ». Ce document, élaboré à l’issue d’une consultation publique, relève que le multilinguisme bénéficie d’un large soutien et qu’une plus grande transparence concernant le régime linguistique appliqué par les institutions européennes s’avère nécessaire.