Au-delà de cet anniversaire, il s’agissait aussi d’élaborer une réflexion sur la mise en œuvre pleine et effective des droits consacrés dans la DUDH et de formuler des recommandations concrètes. Dans ses propos introductifs, Narjess Saidane, Représentante permanente de l’OIF auprès des Nations unies, a rappelé que la DUDH, adoptée le 10 décembre 1948, a marqué le début d’une grande ambition, qu’elle a été complétée par de nombreuses conventions internationales qui ont ancré dans le concret des droits, protégeant notamment les personnes les plus vulnérables comme les femmes, les enfants, les réfugiés, les personnes en situation de handicap et les travailleurs migrants. Mais loin de devoir s’en satisfaire elle a mis en exergue la situation actuelle dans un monde où « {la criminalité organisée, le terrorisme, l’extrémisme, la radicalisation violente, les conflits armés sont des fléaux qui freinent le développement économique, des obstacles à la démocratie, à l’Etat de droit, à l’exercice des droits et des libertés comme le rappelait encore récemment notre Secrétaire générale, Michaëlle Jean} », a –t-elle déclaré.
Qu’en est-il de l’universalité des droits, du respect, des droits les plus élémentaires comme le droit à la vie, à la dignité, à la sécurité ainsi que ce qui concerne les droits civils politiques, sociaux, économiques et culturels qui loin d’être pleinement réalisés ont au contraire tendance à régresser dans certaines partie du monde, une thématique posée aux panelistes. A cela Pierre Sané, ancien Secrétaire général d’Amnesty international et ancien directeur adjoint de l’Unesco a répondu clairement : « {Ce qui explique au fond le triomphe des populismes soutenus par les laissés pour compte qui rejettent le grand récit de la mondialisation libérale – marchés, démocratie et Droits Humains – s’inscrivent dans un repli nationaliste et identitaire. Le tout baignant dans une mare nauséabonde de corruption généralisée entretenue par les paradis fiscaux (…) les défis les plus importants pour moi ont pour nom pauvreté et inégalités hommes femmes, qui s’expriment par la pandémie des violences faites aux femmes.} »
Concluant les débats, Andrew Gilmour, sous-secrétaire général aux droits de l’Homme, représentant le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à New York, a rappelé le travail essentiel fait entre le Haut-Commissariat et l’OIF. Il a également rappelé que « {la déclaration reste aussi pertinente aujourd’hui qu’il y a soixante-dix ans. Elle est encore plus pertinente aujourd’hui, parce que c’est clair que nous vivons dans un temps ou le progrès fait durant trois décennies est gravement menacé. Nous assistons à un durcissement des lois sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, l’adoption de lois restrictives dans plusieurs pays ciblant les ONG, leur capacité d’opérer librement, ainsi qu’à une augmentation du nombre de représailles terribles contre les défenseurs de droits de l’homme. La tendance mondiale est malheureusement de fermer l’espace de manœuvre pour les activistes et les défenseurs, et même de les punir plutôt que de les soutenir.} »
Les panelistes ont ensuite pu découvrir l’exposition des [{{30 articles de la Déclaration des droits de l’Homme illustrés par l’artiste Yacine Ait-Kaci}}->http://www.un.org/fr/udhrbook/index.shtml], créateur d’Elyx, l’Ambassadeur virtuel des Nations unies. Une exposition réalisée en partenariat avec la fondation Elyx, les Nations unies et l’OIF.