Chapeau

La série ivoirienne « Invisibles » écrite et réalisée par Alex Ogou a remporté le prix de la meilleure fiction francophone étrangère au festival de la fiction TV de La Rochelle.

Coproduite par Canal + Afrique avec le soutien du Fonds Image de la Francophonie (le fonds d’aide de l’OIF), « Invisibles » est une série audacieuse et puissante qui aborde la question des « microbes », ces enfants de la rue ultra-violents qui défraient la chronique depuis plusieurs années à Abidjan. « Invisibles » suit la descente aux enfers de Chaka, un enfant issu d’une famille de la classe moyenne dont les parents ont perdu pied face au chômage et à la marginalisation économique. Pure fiction nourrie par les enquêtes menées par Alex Ogou dans les quartiers d’Abidjan, la série se veut un témoignage et un appel aux consciences plus qu’une dénonciation. Tournée dans les quartiers d’Abobo et de Yopougon, elle illustre un phénomène qu’ont connu d’autres pays comme le Brésil. Alex Ogou a su en tirer une histoire poignante en faisant appel à des comédiens non-professionnels pour la plupart, qui se sont appropriés des personnages ancrés dans la réalité. Parmi les œuvres soutenues par le Fonds Image de la Francophonie depuis sa création il y a trente ans, « Invisibles » est la toute première série d’Afrique francophone au format 52’ (le format le plus adapté à une diffusion internationale). Ce coup d’essai est un coup de maître que le jury du festival de la fiction TV de La Rochelle n’a pas manqué de saluer, dans une compétition où le Québec fait habituellement figure de favori. Invisibles est également la première création originale Afrique au format 52’ de Canal+ Afrique. La série, qui compte dix épisodes sera diffusée sur cette chaîne à partir du 29 octobre prochain. A noter que le festival de la fiction TV, qui fêtait ses vingt ans en 2018 en affirmant plus que jamais sa dimension francophone, présentait lors de cette édition deux autres séries africaines dont l’une « River Hôtel » (RDC) est diffusée actuellement par TV5Monde tandis que l’autre, « Oasis » (Togo) a été soutenue, elle aussi, par le Fonds Image de la Francophonie.