Chapeau

Face au duopole sino-américain, le panel de haut niveau de la 24e Conférence économique de Montréal propose une troisième voie pour s’adapter à la révolution de l’économie numérique, à travers la perspective de la mise en place d’un réseau des ministres francophone en charge de l’économie numérique.

Soutenir la création d’un tel réseau afin de faire valoir l’identité et les intérêts francophones au sein de la mondialisation numérique est la principale conclusion des échanges du panel de haut niveau qui s’est tenu le 13 juin 2018 sur le thème : « Les pouvoirs publics face aux défis économiques et géostratégiques du numérique». Les travaux de cette session ministérielle ont été ou-verts par l'Administrateur de l'OIF, Adama Ouane. Dans son propos introductif, M. Ouane a rappelé les énormes défis économiques, sociétaux, juridiques, politiques et géostratégiques de la révolution numérique. Il a salué la volonté des Etats et gouvernements de la Francophonie d’apporter de nouvelles réponses plus actives, plus efficaces et de plus en plus internationales. Dans cette configuration, l’OIF a décidé d’accompagner l’initiative du gouvernement du Bénin visant la mise en place d’un réseau francophone des ministres en charge de l’économie numérique. Cette initiative lui semble donner une première réponse concrète à la redistribution des cartes qui se dessine sous nos yeux à l’échelle mondiale. Les pays francophones doivent devenir des acteurs de cette transformation, et non de simples marchés convoités par les multinationales du numérique, a-t-il souligné. Ce message fort d’Adama Ouane a été relayé par l’Ambassadeur du Bénin au Canada, René Koto Sounon qui a retracé l’historique du projet et des actions que mènent le Bénin pour jouer un rôle moteur dans le domaine du numérique dans l’espace francophone. Les échanges entre les ministres, ambassadeurs et experts présents ont conclu à la pertinence de l’initiative qui est une opportunité pour les pays membres de la Francophonie, du Nord et du Sud, de structurer et de donner corps à leur solidarité, de se doter de nouvelles capacités d’action et de peser dans les grandes décisions en matière de régulation internationale et régionale du numérique. Il a été souligné la nécessité d’articuler l’action des pouvoirs publics francophones avec les initiatives du secteur privé. Il a été également convenu d’axer les actions du réseau sur les besoins de la jeunesse, la recherche, l’innovation et l’ouverture aux territoires, en procédant à un partage de responsabilités autour de plusieurs pôles : les moteurs de recherche, les contenus numériques et les réseaux sociaux, le commerce électronique et les équipements. Les ministres se sont accordés pour proposer que ce réseau des ministres de l’économie numérique soit lancé en marge du prochain Sommet de la Francophonie, en octobre, à Erevan.